"Pushing daisies", la nouvelle série américaine que diffuse Canal+ à partir de ce soir, fut l'événement de la rentrée télévisée 2007 aux Etats-Unis: des critiques enthousiastes, une bonne audience pour la chaîne ABC et des récompenses en rafale pour l'auteur et les acteurs. Bryan Fuller, le créateur de "Pushing Daisies" (dont l'expression équivalente en français est "manger les pissenlits par la racine"), a dit s'être inspiré du film de Jean-Pierre Jeunet "Amélie Poulain" pour l'esthétique des images. La critique américaine a elle évoqué l'univers de Tim Burton. La série dégage en tout cas un charme irrésistible. L'auteur et son équipe voulaient que chaque plan ressemble à une illustration de livre. La gamme des couleurs, éclatantes, va du rouge à l'orangé, avec du vert vif, mais très peu de bleu, selon les souhaits de Bryan Fuller. L'originalité du parti-pris esthétique, à l'opposé de la vogue des séries "réalistes", se retrouve dans le scénario: à l'occasion de la mort de son chien, Ned, 8 ans, réalise qu'il possède le don de ressusciter les morts en les touchant. Mais s'il les touche à nouveau, ils meurent définitivement. Angoissé par ce don --que l'histoire ne cherche pas à expliquer--, l'enfant grandit solitaire et devient pâtisser dans une petite boutique. Un détective privé, la seule personne à avoir découvert la faculté de Ned, lui propose une association: Ned réveillera les victimes de meurtres pour leur demander le nom du coupable, puis les renverra dans l'au-delà. Ned et le détective pourront alors se partager les récompenses promises par la police. Mais un jour Ned "réveille" Chuck, jeune femme assassinée sur un paquebot. Or Chuck est son amour d'enfance et Ned retombe instantanément amoureux. Il veut la garder vivante et ne doit donc plus la toucher. Le couple formé par Ned et Chuck évoque les comédies des années 40: Lee Pace (Ned), charmant et timide, face à une Anna Friel (Chuck) piquante et délurée. Et pas question pour les amoureux de s'embrasser ou même de s'effleurer. Le duo est complété de seconds rôles drôles et dotés d'une épaisseur rare malgré leur étrangeté: la vendeuse de la pâtisserie qui se consomme d'amour pour Ned, le détective qui est un ancien taulard féru de tricot, les tantes de Chuck, autrefois réputées pour leur numéro de nage aquatique... La saison 1, qui devait compter 22 épisodes, n'en comprend que neuf en raison de la grève des scénaristes. ABC diffuse cet automne une deuxième saison.
Rédaction
27 novembre 2008
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