Argent / économie
 

Rédaction
22 octobre 2008 à 01h00

Les enquêteurs de la brigade financière ont récemment perquisitionné les domiciles de trois anciens dirigeants de Havas, dont Alain de Pouzilhac, dans le cadre d'une enquête pour "abus de biens sociaux". Les perquisitions ont eu lieu le 2 octobre dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Nanterre il y a plus d'un an, à la suite d'une plainte déposée par le groupe publicitaire Havas contre ses anciens dirigeants pour "abus de biens sociaux, complicité et recel", a-t-on précisé. Outre le domicile d'Alain de Pouzilhac, ancien PDG de Havas et actuellement président de l'Audiovisuel extérieur de la France (France Monde, holding regroupant France 24, RFI et une part de TV5 Monde), les domiciles de l'ancien vice-président et du directeur financier du groupe publicitaire, Alain Cayzac et Jacques Hérail, ont fait l'objet d'une perquisition. Dans sa plainte, Havas accusait ses trois anciens dirigeants d'avoir rédigé dans la précipitation des avenants à leur contrat de travail pour toucher de confortables indemnités de départ après la prise de contrôle du groupe par Vincent Bolloré fin 2004, qui signifiait pour eux une probable mise à l'écart. Quand la plainte avait été déposée, l'avocat de Havas, Me Olivier Baratelli, avait chiffré ces primes à environ 20 millions d'euros. Interrogé mardi par l'AFP, l'avocat d'Alain Cayzac, Me Thomas Baudesson, a estimé que la plainte de Havas n'était qu'une "manoeuvre dilatoire", sur fond de procédures au civil dans lesquelles les trois anciens dirigeants réclament des indemnités à Havas. En juillet 2007, le conseil des Prud'hommes de Nanterre avait choisi de suspendre la procédure dans laquelle M. Cayzac réclamait des indemnités de départ à Havas, le temps que l'affaire aboutisse au niveau pénal. Une nouvelle audience est prévue le 20 novembre à Nanterre, au cours de laquelle M. Cayzac demandera la levée de ce sursis à statuer, a indiqué son avocat. "On ne peut que s'étonner devant la concomitance de ce développement de l'enquête pénale (les perquisitions, ndlr) et cette prochaine audience", a commenté Me Baudesson. Contacté par l'AFP, Alain de Pouzilhac n'a pas souhaité faire de commentaire.

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