Premier vol de l'année réussi pour la fusée Ariane : le lanceur européen a parfaitement placé sur orbite, mercredi soir, son "passager", le satellite indien de télécommunications Insat-3C, a annoncé la société Arianespace depuis son siège, à Evry, près de Paris. Le lanceur, qui avait décollé, du Centre Spatial Guyanais (CGS) à Kourou, à 20h46 (23h46 TU), a largué son "passager" sur l'orbite de "tranfert géostationnaire" visée, de près de 36.000 km d'apogée et 570 de périgée, au terme de vingt et une minutes de vol. Prévu le plus tôt possible entre 19h52 et 20h59 (entre 22h52 et 23h59 TU), le décollage avait été suspendu pour des contrôles techniques, onze secondes avant le décollage, suite à des liaisons suspectes entre le lanceur et les installations au sol. Satellite de 2,75 tonnes au lancement construit à Bangalore par l'Organisation Indienne de Recherche Spatiale (ISRO/Indian Space Research Organisation), qui en sera également l'exploitant, Insat-3C sera amené dans les semaines prochaines sur orbite géostationnaire (à 36.000 km) puis, sur cette orbite, par 74 degrés de longitude est (au-dessus de l'océan Indien). De cette position, il assurera essentiellement la couverture de l'Inde en télécommunications et en transmission d'émissions de télévision, ce pendant douze ans. Avec ce tir, l'ISRO a une nouvelle fois fait confiance au lanceur européen : depuis le lancement du premier satellite indien, Apple, en juin 1981, Insat-3C est en effet le huitième satellite de l'Institut confié à une Ariane. Le précédent, Insat-3B, avait été lancé en mars 2000 par une Ariane-5. Malgré ses efforts, l'Inde, en effet, ne dispose pas encore actuellement de fusée capable d'emporter de grosses charges utiles. Son plus puissant lanceur, le GSLV (Geosynchronous Satellite Launch Vehicule), qui a réussi son premier vol, le 18 avril 2001, ne peut placer sur orbite de transfert géostationnaire que deux tonnes au plus. Par ailleurs, le moteur cryogénique de son troisième étage a été acheté à la Russie. L'Inde en possède six autres : elle peut donc au mieux ambitionner de lancer six satellites de télécommunications de deux tonnes au plus, alors que la masse de ces satellites (parmi lesquels ceux de l'ISRO) a tendance à croître. Après ce 147ème tir, le carnet de commandes d'Arianespace compte 41 satellites à lancer, plus neuf missions du véhicule européen de transport automatique, l'ATV, vers la Station Spatiale Internationale (ISS). Le prochain vol sera de nouveau confié à une Ariane-4 : la fusée européenne devra placer sur orbite, le 20 février, le satellite Intelsat-904, de l'Organisation Internationale de Télécommunications par Satellite, mais le plus attendu sera le suivant, d'une Ariane-5 cette fois. Suite à un incident technique qui lui avait fait mettre ses deux passagers sur une mauvaise orbite, en juillet dernier, le lanceur lourd est cloué au sol depuis cette date, pour des modifications du moteur de son deuxième étage. Prévu en principe dans la nuit du 28 février au 1er mars, le vol de cette Ariane-5 corrigée sera crucial autant pour Arianespace que pour l'Agence Spatiale Européenne (ESA), puisqu'il devra mettre sur orbite le plus gros satellite européen jamais construit, le satellite d'observation de la Terre Envisat.
Rédaction
24 janvier 2002 à 05h00
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