Nouvelle dans sa classe, Junie, 16 ans, devient la petite amie de l'un de ses camarades et s'éprend follement du professeur d'italien, dont elle va pourtant refuser les avances: "La belle personne" transpose à notre époque, avec grâce et justesse, un roman phare du 18ème siècle, "La Princesse de Clèves". Le mystère et la beauté de la jeune Junie de Chartres (Lea Seydoux) séduit immédiatement le timide Otto (Grégoire Leprince-Ringuet), qui tombe éperdument amoureux. Elle sort avec lui mais s'éprend de Nemours (Louis Garrel), le professeur d'italien, bourreau des coeurs. Il l'aime également mais elle refuse de céder à ses avances, de peur de salir cet amour. Du roman écrit en 1678 par Mme de La Fayette, le cinéaste Christophe Honoré a conservé la trame, mais aucun des dialogues. Avec le co-scénariste Gilles Taurand, il a adapté les échanges entre les protagonistes et les dilemmes moraux à l'époque actuelle. "Nous sommes passés de la cour du roi Henri II (le roman se déroule en 1558) à la cour de récréation d'un lycée d'aujourd'hui", explique Gilles Taurand. La Princesse de Clèves du roman, mariée, renonce à Nemours en raison des impératifs moraux et sociaux de l'époque. Ces interdits sont moins forts aujourd'hui mais Junie, comme l'adolescente du roman, s'est forgée une très haute idée de l'amour et elle ne veut pas trahir cet idéal. Christophe Honoré a voulu adapter le livre de Mme de Lafayette après les propos de Nicolas Sarkozy, qui s'était indigné en 2006 de voir figurer cette oeuvre au programme de concours administratifs. Après sa diffusion sur Arte ce soir à 21h00, "La belle personne" sortira en salles le 17 septembre, soit une semaine avant la Palme d'or de Cannes "Entre les murs" de Laurent Cantet.
Rédaction
12 septembre 2008
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