La première chaîne de télévision à payer pour retransmettre des jeux Olympiques fut la BBC, diffuseur des Jeux de Londres il y a soixante ans, avant que le comité d'organisation anglais ne lui rende ses 2000 guinées (500 euros), plein de remords d'avoir été trop gourmand. C'est la même année que le Comité international olympique (CIO) inscrivit le principe d'acquittement de droits de retransmission télévisée dans la Charte olympique. Les Jeux avaient en fait été visibles à la télévision -par le maigre public équipé dans le pays hôte- dès l'édition de propagande de Berlin, en 1936, mais personne avant la guerre n'avait songé à taxer les diffuseurs. A Londres, le comité d'organisation avait demandé à la BBC de contribuer aux frais d'organisation. Bénéficiaire à la fin des Jeux, il avait logiquement rendu son obole (une guinée était équivalente à 20 shillings soit aujourd'hui 25 cts d'euros) à la chaîne nationale. Aujourd'hui, les 21 détenteurs de droit des Jeux de Pékin qui eux-mêmes revendent aux chaînes de plus de 200 pays auront dépensé 1,737 milliards de dollars pour acheter ces droits et, même bénéficiaire, le mouvement olympique ne leur rendra rien. Les droits TV représentent en effet 53% des revenus du mouvement olympique. La seule NBC, détentrice des droits pour les Etats-Unis, en finance même plus d'un quart puisqu'elle apporte 894 millions de dollars dans l'enveloppe TV, contre 400 millions pour tous les pays d'Europe réunis. Une dépendance à double tranchant. On a ainsi beaucoup reproché au CIO d'avoir cédé aux demandes de NBC en programmant le matin les finales de natation des jeux Olympiques de Pékin, à un horaire correspondant au prime time américain.
Rédaction
23 juillet 2008
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