Le tribunal correctionnel de Lyon a relaxé quatre personnes poursuivies, sur plainte de TF1, pour "escroqueries commises en bande organisée", après avoir gagné 187.751,22 euros (1.230.000 F) au jeu de "l'Or à l'appel", diffusé de mars 1996 à juin 1997 sur la chaîne de télévision. Entre 1996 et 1997, Jean-Pierre Daugeron, Jacquy Tomasi et Raymond Benoît, deux techniciens et un électronicien de France Télécom, et Jean Quirin Coupet, rédacteur d'ouvrages, avaient usé de plusieurs subterfuges pour participer avec succès au jeu de la chaîne privée animée par Vincent Lagaf. Ils se connectaient plus rapidement que les autres téléspectateurs au standard téléphonique du jeu, en utilisant un indicatif international, selon le jugement rendu le 21 décembre, dont l'AFP a obtenu une copie. Ils utilisaient également le système de conférence téléphonique pour mettre en commun leurs connaissances et répondre aux questions posées à celui d'entre eux qui était au téléphone avec l'animateur. En outre, ils se servaient "régulièrement de l'identité d'un comparse pour ne pas alerter les organisateurs des jeux sur la fréquence de leurs connections et de leurs gains", selon le jugement. Le tribunal les a relaxés estimant qu'il n'était pas prouvé que "l'indicatif utilisé", "non confidentiel", "ait constitué la cause déterminante de la remise des sommes constituant les gains". Pour le tribunal, "la mise en commun de connaissances par plusieurs personnes (...) en vue de participer au jeu", de même que "l'utilisation d'un +prête-nom+", n'étaient également "pas prohibés par le règlement établi par TF1". Contactée par l'AFP, TF1 n'avait pas souhaité réagir jeudi matin. Me Nicolas Bes, l'avocat d'un des techniciens de France Télécom, M. Daugeron, a indiqué à l'AFP que son client était "très heureux de ce jugement, car il en (avait) bavé pendant trois ans après avoir été victime d'un lynchage médiatique". En 1998, l'interpellation des prévenus, soupçonnés d'escroquerie, avait eu un large écho dans la presse. M. Daugeron avait perdu son emploi chez France Télécom. Il est actuellement réceptionniste dans un hôtel. Alain Benoît et Jacquy Tomasi ont été respectivement suspendus en demi-traitement et définitivement de France Télécom, selon Me Bes.
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