Radio
 

Rédaction
23 avril 2008

Le Conseil supérieur nigérien de la communication (CSC) a ordonné ,hier, la fermeture pour une durée indéterminée de Sahara FM, la principale radio privée d'Agadez, capitale régionale du nord du Niger théâtre d'une rébellion touareg, a indiqué cette radio à l'AFP. Le responsable de Sahara-FM, Ahmed Raliou, également correspondant de Radio France Internationale (RFI) dans la région, a affirmé à l'AFP que le CSC avait fermé sa radio sur la base d'un "rapport de la police locale". Ce rapport présente Sahara FM notamment comme "une radio dangereuse diffusant des appels à la haine ethnique" et des "informations qui sapent le moral des militaires", a-t-il indiqué. Ce rapport reproche aussi à la radio de "mener la même propagande vis-à-vis d'Areva" que celle menée par les rebelles touareg du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ). Ces derniers accusent le numéro un mondial français du nucléaire civil d'exploiter l'uranium nigérien depuis 40 ans sans en faire profiter les populations touareg locales. M. Raliou a réfuté ces allégations en expliquant que sa radio n'avait récemment diffusé que des "témoignages de jardiniers" ayant affirmé avoir été "battus et maltraités par des militaires" près d'Agadez. Elle a aussi diffusé des extraits d'un article paru dans un journal local sur les risques de contagion de la nappe phréatique en raison des effets radioactifs de l'uranium. "Dans tous les cas, nous n'avions diffusé que de vraies informations", a-t-il ajouté, en estimant que les motifs évoqués "n'étaient que des prétextes pour fermer sa radio". Le CSC reproche aussi à Sahara FM ne pas disposer d'une fréquence attitrée depuis son rachat en 2004 par Mamane Abou, directeur du quotidien Le Républicain, un des plus importants hebdomadaires de Niamey. La radio appartenait à Rhissa Ag Boula, chef historique de la rébellion touareg des années 90, devenue la bête noire des autorités après avoir annoncé en janvier le lancement de la "bataille de l'uranium", notamment contre le groupe français Areva. Le 12 mars, à la suite d'une journée de soutien à son correspondant, Moussa Kaka, incarcéré depuis bientôt sept mois pour des liens présumés avec le MNJ, le CSC a suspendu pour trois mois les émissions en FM de RFI, accusée d'avoir "discrédité les institutions de la République". La couverture des activités de la rébellion dans le nord du Niger est strictement interdite aux journalistes.

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