Le ministère de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi a donné son feu vert au rachat par l'opérateur de téléphonie mobile SFR de la participation du groupe Louis Dreyfus dans Neuf Cegetel, une première étape dans la création d'un acteur de poids face à France Télécom. "C'est une opération très importante qui va nous permettre de mieux concurrencer France Télécom", s'est félicité Jean-Bernard Lévy, président du directoire de Vivendi, maison mère de l'opérateur SFR, à l'occasion d'un point presse téléphonique. "C'est une opération très pro-concurrentielle qui va permettre à la France de disposer d'un second opérateur puissant", a-t-il ajouté. Le rachat porte sur les 28,45% du capital que détient Louis Dreyfus, deuxième actionnaire de Neuf Cegetel. A l'issue de cette première étape, SFR détiendra 68,13% du capital. Dans la foulée, Neuf Cegetel a annoncé la composition de son nouveau conseil d'administration suite à la démission des trois administrateurs représentant le groupe Louis Dreyfus. Le numéro un de la nouvelle entité sera Frank Esser, PDG de SFR, qui devient PDG de Neuf Cegetel à la place de Jacques Veyrat, tandis que le numéro deux sera Michel Paulin, confirmé à son poste de directeur général délégué. La nouvelle société, qui pèsera 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires, sera le premier opérateur alternatif en Europe, c'est-à-dire non issu des opérateurs historiques. En comparaison, France Télécom a réalisé en 2007 un chiffre d'affaires de 53 milliards d'euros. Présent sur tous les réseaux, la nouvelle société compte 19 millions de clients mobiles et 3,6 millions de clients internet haut débit. Avec 10.000 collaborateurs, le groupe est présent sur tous les secteurs, grand public, entreprises et marché de gros. Le montant de la première étape de cette opération, lancée en décembre 2007, est estimée à 2,07 milliards d'euros. Cette autorisation pourrait être attaquée devant le Conseil d'Etat par France Télécom mais le groupe, interrogé par l'AFP, "attend de prendre connaissance des détails de la décision pour déterminer" sa position. Comme prévu, dans un deuxième temps, SFR déposera "dans les jours prochains" auprès de l'Autorité des Marchés Financiers une offre publique d'achat (OPA) au prix de 36,50 euros par action, rappelle le communiqué. En contrepartie de ce feu vert, le groupe Vivendi et ses filiales ont pris "de nouveaux engagements" à l'issue d'une "instruction trés détaillée du dossier" et de "discussions serrées" avec Bercy, a déclaré M. Lévy qui a précisé que ceux-ci "seront détaillés dans les jours qui viennent" sur le site du groupe. Selon les premiers éléments, la nouvelle société devra ouvrir ses réseaux fixes et mobiles aux acteurs qui voudraient entrer sur le marché. Un geste qui confirme "nos engagements sur les offres de MVNO (opérateur mobile virtuel, ndlr)", a souligné M. Lévy. Le groupe devra aussi s'engager à accueillir un "éventuel distributeur de télévision indépendant" qui "n'est pas dans le groupe Vivendi et qui ne dépend pas d'opérateurs télécoms dominants", a déclaré M. Lévy. Enfin, Vivendi devra distribuer huit nouvelles chaînes sur l'ADSL (Paris Première, Teva, Jimmy, Ciné Cinéma Famiz, trois chaînes M6 Music et Fun TV), une disposition qui devrait permettre aux concurrents de mieux moduler leur offre. Déjà au moment de la fusion entre CanalSat et TPS, le groupe avait dû rendre accessibles sept chaînes mais cette offre n'avait pas satisfait les fournisseurs d'accès internet qui estimaient ne pas être en mesure de faire des offres commerciales satisfaisantes.
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