Rédaction
8 avril 2008
Avec "68", diffusé ce soir à 20h50 sur France 2, Patrick Rotman signe un documentaire assez sombre en forme d'"opéra rock", dans lequel se mêlent images et musiques pour faire à nouveau lever le vent de révoltes et d'espoirs souvent déçus qui souffla sur le monde il y a 40 ans. Depuis des années, Rotman, "ancien" de mai 1968, décortique cette période dans ses livres et ses documentaires. Cette fois-ci, il a choisi de replacer les événements français dans un contexte international beaucoup plus large, sur fond de guerre du Vietnam. Pour cela, il s'est appuyé avant tout sur des images en couleur, accompagnées de musiques de l'époque. Le commentaire, dit par l'acteur Vincent Lindon, est "un minimum et n'entend pas être explicatif", explique Patrick Rotman à l'AFP. Le but n'était pas "de faire un film pédagogique, historique ou d'analyse sociologique", souligne Rotman, étudiant à la Sorbonne de 19 ans au moment des événements. "C'est un torrent d'images, de musique, de lyrisme, de drames, de violence, de nostalgie, avec aussi un peu d'humour. C'est un opéra rock sur 68", considère l'auteur. Pour son documentaire de 110 minutes, Rotman est parti à la recherche d'images neuves ou peu vues, en couleur. "A l'époque il n'y avait guère que les télévisions américaines qui ne tournaient pas en noir et blanc", rappelle Rotman qui a visionné des "centaines de reportages de journalistes américains, y compris des rushes". Résultat: un film à 95% en couleur.
Avec beaucoup d'images de la guerre du Vietnam, aiguillon fondamental de la révolte juvénile: ballet d'avions répandant des défoliants, bombardements au napalm sur la jungle, offensive du Têt. Des séquences pleines de violence, la répression des étudiants mexicains, l'exposition macabre de la dépouille du Che Guevara par l'armée bolivienne. L'humour narquois de Daniel Cohn-Bendit, l'agitateur roux, revenu clandestinement en France après s'être fait teindre les cheveux en brun "par une jolie fille". Et des images pleines d'émotion, la foule massée le long des voies pour saluer le train ramenant le corps de Robert Kennedy après son assassinat, les habitants de Prague figés dans le silence lors des obsèques de Jan Palach, étudiant qui s'est immolé par le feu pour protester contre l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'armée soviétique. Autre ingrédient majeur du documentaire: la musique. "Elle est au coeur du film comme elle a été au coeur de la contestation", souligne Rotman. La guitare électrique de Jimy Hendrix, la voix de Janis Joplin -qui décèderont l'un et l'autre d'overdose en 1970-, scandent le documentaire qui fait aussi revivre les chansons protestataires comme celles d'Evariste. La conclusion est sombre: "68, année des rêves déçus, des illusions perdues". "Cette année-là, on a cultivé la grande espérance de changer le monde, avec une forme de messianisme. Mais le monde est toujours aussi injuste et inégalitaire", estime Rotman, ancien trotskiste devenu, selon ses propres termes, un "+bon+ social-démocrate au milieu des années 1970".
Avec beaucoup d'images de la guerre du Vietnam, aiguillon fondamental de la révolte juvénile: ballet d'avions répandant des défoliants, bombardements au napalm sur la jungle, offensive du Têt. Des séquences pleines de violence, la répression des étudiants mexicains, l'exposition macabre de la dépouille du Che Guevara par l'armée bolivienne. L'humour narquois de Daniel Cohn-Bendit, l'agitateur roux, revenu clandestinement en France après s'être fait teindre les cheveux en brun "par une jolie fille". Et des images pleines d'émotion, la foule massée le long des voies pour saluer le train ramenant le corps de Robert Kennedy après son assassinat, les habitants de Prague figés dans le silence lors des obsèques de Jan Palach, étudiant qui s'est immolé par le feu pour protester contre l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'armée soviétique. Autre ingrédient majeur du documentaire: la musique. "Elle est au coeur du film comme elle a été au coeur de la contestation", souligne Rotman. La guitare électrique de Jimy Hendrix, la voix de Janis Joplin -qui décèderont l'un et l'autre d'overdose en 1970-, scandent le documentaire qui fait aussi revivre les chansons protestataires comme celles d'Evariste. La conclusion est sombre: "68, année des rêves déçus, des illusions perdues". "Cette année-là, on a cultivé la grande espérance de changer le monde, avec une forme de messianisme. Mais le monde est toujours aussi injuste et inégalitaire", estime Rotman, ancien trotskiste devenu, selon ses propres termes, un "+bon+ social-démocrate au milieu des années 1970".
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