Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a réaffirmé être prêt à démissionner en cas de conflit d'intérêt avec sa compagne Christine Ockrent, nommée à la direction de l'audiovisuel public extérieur, tout en estimant que cela ne devrait pas être nécessaire. "Je l'ai dit et je le répète: moi j'ai beaucoup de respect pour les femmes et surtout pour Christine (Ockrent), et pas seulement du respect. Et je ne considère pas que c'est la femme qui doit toujours se dérober lorsque l'homme est en responsabilité", a déclaré M. Kouchner à la presse. La nomination par l'Elysée de Mme Ockrent, 63 ans, a suscité une polémique, les syndicats de journalistes s'inquiétant "d'un conflit d'intérêt" et y voyant une menace pour la "crédibilité" de la nouvelle holding France Monde chapeautant France 24, RFI et TV5Monde. Le ministre des Affaires étrangères a rappelé toutefois que cette nouvelle holding ne dépendait pas de ses services mais de ceux de Matignon. "Ce n'est plus moi qui ai l'argent, c'est chez le Premier ministre", a-t-il dit, en assurant: "je ne m'en occupe plus du tout, je ne reçois personne et je n'ai aucune opinion". Il a estimé que ces mesures devraient suffire à éviter tout conflit d'intérêt. "Je ne crois pas que ça puisse arriver avec les conditions que je viens d'émettre", a-t-il dit. Mais "si ça devait arriver, si on pouvait déceler (un conflit d'intérêt) entre le ministre des Affaires étrangères que je suis pour le moment, et Christine Ockrent, c'est moi qui démissionnerai", a-t-il souligné. "Ce sera la première fois qu'un mec s'en ira parce que sa femme est promue, je vous assure", a-t-il conclu, ajoutant: "Et ça fera du bien à la France". Au début du mois, M. Kouchner s'était déjà déclaré prêt à démissionner "s'il y avait conflit d'intérêt" entre ses fonctions et celles de sa compagne. "Je serai le premier à le reconnaître", avait-il dit. "Je ne me mêlerai pas du tout d'audiovisuel extérieur, j'en fais le serment".