Nicolas Sarkozy a délimité mardi le cadre de travail de la commission chargée de mettre en oeuvre la suppression de la publicité à France Télévisions en répétant qu'aucune de ses chaînes ne serait privatisée et que "chaque euro" de publicité serait compensé. En installant à l'Elysée le nouvel organe de 28 membres présidé par le président du groupe parlementaire UMP à l'Assemblée nationale Jean-François Copé, le président a d'ores et déjà proposé que la fin de la publicité y soit programmée dès le 1er janvier 2009, selon une méthode à choisir. "Vous pourrez examiner deux options. La première serait de supprimer toute publicité dès le 1er janvier 2009. La deuxième consisterait à envisager cette suppression de façon progressive, en commençant en 2009 par supprimer la publicité après 20H00 sur l'ensemble des chaînes de France Télévisions", a déclaré le chef de l'Etat. Annoncée brutalement le 8 janvier par Nicolas Sarkozy lors de la conférence de presse de rentrée, la suppression de la publicité dans l'audiovisuel public alimente depuis les craintes de ses salariés et syndicats, notamment sur la compensation d'un manque à gagner qu'ils évaluent à 1,2 milliard d'euros. Pour les rassurer, le président a répété mardi qu'aucune chaîne de serait privatisée et que "chaque euro de recette publicitaire" supprimé serait "compensé par un euro de ressource publique". "Il n'y aura pas de privatisation de France Télévisions. Aucune chaîne du service public de la télévision ne sera privatisée", a déclaré M. Sarkozy. "France Télévisions est un bouquet de chaînes. Ce n'est donc pas en coupant un membre qu'on renforcera la qualité du service, qu'il soit d'ailleurs public ou privé, mais bien en travaillant à accroître la complémentarité entre les composantes d'un bouquet de chaînes et de services", a-t-il ajouté. "Chaque euro de recette publicitaire en moins pour le service public sera compensé par un euro de ressource publique. Ce sera le cas en 2009, mais aussi dès 2008, en fonction des difficultés que pourra rencontrer France Télévisions pour remplir ses objectifs publicitaires à la suite de la mise en oeuvre de cette réforme", a également promis le chef de l'Etat. "Pour montrer la confiance de l'Etat dans son service public et pour appuyer les investissements nécessaires au passage au tout numérique, j'ai demandé au gouvernement d'expertiser la possibilité d'apporter à France Télévisions une dotation en capital dès 2008. Je n'ai pas souvenir qu'un gouvernement ait fait cela, un geste de confiance à l'endroit de la pérennité de cette grande société", a-t-il ajouté. Lors de son discours, Nicolas Sarkozy a insisté sur son intention de "réinventer" une télévision publique qui ne soit pas "du pain et des jeux", ni prisonnière de "la tyrannie de l'audience à tout prix au quotidien". "Le service public doit marquer davantage sa différence et s'efforcer de tirer vers le haut un paysage audiovisuel que la gravité naturelle entraîne vers le bas", a-t-il ajouté, plaidant pour une télévision publique "dangereuse et audacieuse" qui "doit prendre des risques". Juste avant d'installer la nouvelle commission "pour la nouvelle télévision publique", Nicolas Sarkozy a reçu longuement les représentants des syndicats de l'audiovisuel public, qui ont appelé le 13 février à une grève largement suivie et inédite depuis 1979.
Rédaction
20 février 2008 à 02h00
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