La sénatrice socialiste des Yvelines Catherine Tasca, ancien ministre de la Culture et de la Communication, estime dans une tribune libre publiée par Le Monde que la décision du gouvernement de supprimer la publicité sur les chaînes publiques "ne créera pas un audiovisuel public fort, au contraire". En amputant "brutalement" le service public d'une partie de ses moyens financiers, écrit Catherine Tasca, "le gouvernement ouvre une boîte de Pandore qui, à coup sûr, ne créera pas un audiovisuel public plus fort, bien au contraire". "Ne le laissons pas faire", ajoute-t-elle. Selon Catherine Tasca, qui intitule sa chronique "Télé sans pub, marché de dupes", "il n'y aura pas les ressources pour compenser" les pertes de recettes entraînées par la suppression de la publicité et le coût des programmes supplémentaires pour remplacer les cases publicitaires. Selon la sénatrice, "deux offensives se dessinent, l'une sur l'accroissement de la publicité sur les chaînes privées, l'autre sur la diminution de leurs obligations de production et de diffusion". "Bonjour les dégâts pour la production originale française!", ajoute-t-elle. "Si le projet annoncé se réalise, ajoute encore Catherine Tasca, la manne publicitaire retirée à l'audiovisuel public va venir conforter les ressources de l'audiovisuel privé et son omnipotence, et lui donnera tous les moyens d'imposer son modèle". En regard de cette tribune, un producteur de cinéma et de télévision, Jacques Kirsner, se déclare au contraire favorable à la suppression de la publicité dans un texte intitulé: "Vive les chaînes publiques désintoxiquées". Selon lui, la suppression de la publicité est une "chance historique" pour la télévision publique, qui permettra la "définition", l'"élaboration" d'une nouvelle télévision libérée du "+marché+ que la publicité représente évidemment".
Rédaction
6 février 2008
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