Avec "Sous les vents de Neptune", Josée Dayan signe , ce soir à 20h55, sur France 2, la première adaptation à la télévision d'un livre de Fred Vargas, une mise en images un peu sage qui peine à transmettre la richesse de l'univers de cet auteur de romans policiers. La découverte d'une jeune fille assassinée de trois coups de poinçon dans l'abdomen renvoie le commissaire Adamsberg au souvenir de son frère disparu trente ans auparavant. Il s'était volatilisé après le meurtre de sa petite amie, retrouvée elle aussi avec trois trous, à équidistance, dans le ventre. Adamsberg, obsédé par ces événements passés, soupçonne un vieux juge qui habitait alors dans sa région. Seul soucis: ce juge est mort il y a 18 ans. La composition de Jean-Hugues Anglade, dans le rôle de Jean-Baptiste Adamsberg, ne décevra pas les amateurs des romans de Vargas, dont plusieurs relatent les enquêtes de ce commissaire atypique. Il incarne avec justesse ce policier, "qui n'écoute personne, sauf son intuition", comme le lui reproche l'un de ses collègues. Le casting est à l'unisson et Dayan fait preuve une nouvelle fois de son flair en matière de choix et de direction des acteurs. Jacques Spiesser est Adrien Danglard, l'adjoint d'Adamsberg, doté d'une culture encyclopédique, père débordé de cinq garçons qu'il élève seul, et dont le seul défaut est un goût prononcé pour le vin blanc. Myriam Boyer et Jeanne Moreau incarnent deux vieilles dames, dont le logis sert de refuge à Adamsberg. Corinne Masiero interprète avec finesse, sans verser dans la caricature, Violette Retancourt, une collègue du commissaire au physique d'armoire à glace. Le film restitue la complexité, l'humanité et la fantaisie des personnages de Vargas (mine de rien, chacun veille sur quelqu'un). Mais l'adaptation en images peine en revanche à rendre la richesse de l'univers de cet auteur inclassable. Cette fiction en deux parties, de 90 minutes chacune, déroule sagement le fil de l'intrigue mais la poésie et l'étrangeté du roman, aux confins du fantastique, ne percent que rarement à l'écran. Les livres de Fred Vargas, publiés aux éditions Viviane Hamy, rencontrent un succès croissant, y compris auprès de lecteurs habituellement rétifs au roman policier. Ils se vendent à près d'un million d'exemplaires (y compris les éditions de poche) et sont traduits dans 37 pays. L'équipe du film devrait se retrouver pour deux nouvelles adaptations de Fred Vargas, pour France 2, "L'Homme aux cercles bleus" et "L'Homme à l'envers". Josée Dayan veut également adapter "Ceux qui vont mourir te saluent".
Rédaction
15 février 2008
Derniers coms
+ commentés
Forums
33