Radio France Internationale (RFI) va diffuser à compter de la mi-décembre une demi-heure quotidienne en pachtoune (16H30-17H00 TU), en ondes courtes, après ses programmes en persan, ont indiqué les dirigeants de la radio internationale. Cette initiative est une conséquence directe des événements de septembre et de la guerre en Afghanistan et coûtera 300.000 euros hors coûts de diffusion. Elle aura une double mission d'information "classique" mais aussi humanitaire, pour permettre par exemple à des familles séparées par l'exode de se retrouver. Le dispositif de diffusion est en cours de finalisation. Il pourrait s'appuyer sur l'émetteur de RFI à Krasnodar, en Russie. Cette nouvelle langue va mobiliser une équipe de quatre à cinq personnes. "Nous avons quelques pistes sur la diaspora pachtoune en Europe". "Il faut s'assurer du profil des journalistes et de leur parcours", et ensuite "nous allons les mettre en formation sur l'outil de diffusion", explique Erlends Calabuig, directeur adjoint des antennes et directeur des rédactions en langues étrangères de RFI. RFI émet actuellement en 19 langues étrangères. D'autre langues comme le swahili ou le haoussa (Afrique) pourraient suivre dans le cadre du contrat d'objectifs et de moyens de RFI, qui est en discussion et devrait être présenté d'ici à la fin de l'année. Par ailleurs, les dirigeants de RFI considèrent qu'il est incompréhensible que l'hindi ne fasse pas partie de leurs langues de diffusion. D'une manière plus générale, la couverture du conflit en Afghanistan pose la question de l'organisation non seulement de l'audiovisuel extérieur français, mais du service public français, estime Jean-Paul Cluzel, pdg de RFI. "Il faut regarder comment nos grands concurrents internationaux traitent l'information", à CNN ou à la BBC, il y a une "mutualisation de la collecte et de l'analyse de l'information qui est dispatchée et remise en forme sous différents canaux, radios et télés intérieures ou extérieures", souligne-t-il. "Nous agissons en ordre relativement dispersé, sur le terrain partent France 2, France 3, diverses chaînes de Radio France. (...) Si nous voulons faire un saut qualitatif il faut réfléchir à une meilleure organisation de nos rédactions", estime-t-il.