C'est finalement à la fin de janvier que l'on commencera, au Maroc, à mesurer l'audience des émissions des chaînes de télévisions locales. Initialement, le dispositif devait être prêt en août dernier, mais l'installation du système a pris quelques mois de retard. «Dans un projet de cette ampleur, de tels retards sont tout à fait normaux», explique Hassan Berranoune, président du conseil d'administration du Centre professionnel d'audimétrie médiatique (Ciaumed) en charge de mettre au point ce système. Cet organe est constitué sous forme de groupement d'intérêt économique (GIE), où siègent les représentants de la société Médiamétrie, les professionnels, les régies publicitaires, les agences conseil en communication et le Groupement des annonceurs du Maroc (GAM). Pour ce responsable, le système choisi est une innovation en soi. Sa mise en place a donc nécessité plus de temps. Il s'agit en effet du watermarking, ou tatouage numérique, un nouveau système qui est simultanément installé en France et au Maroc en même temps. «D'où la difficulté, selon M. Berranoune, de le mettre en place dans notre pays». Ce système, à la pointe de la technologie, permet de mesurer l'audience des médias quel que soit le vecteur de diffusion utilisé, que ce soit sur la TNT, la télévision sur ADSL, sur mobile ou encore les vidéos sur internet. En France, et à titre de comparaison, ce système sera généralisé à l'horizon 2011. Sur les 750 ménages ciblés, 530 seulement ont été équipés. Et les autres? Selon une autre source proche du dossier, l'échantillon qui a été retenu pour la mise en place de ce système de mesure d'audience pose quelques problèmes. En partenariat avec Marocmétrie, société de droit marocain adjudicataire de l'appel d'offres lancé en mai 2005 par le GIE pour la mise en place de ce système, le Ciaumed avait mené une enquête de recadrage auprès de quelque 10 000 ménages marocains. Un panel de 750 ménages avait été retenu pour être équipé. Cette opération devait commencer, selon le planning initialement fixé, en juin 2007, mais elle a pris près de trois mois de retard. Principale contrainte: il fallait d'abord équiper les intéressés en lignes téléphoniques. Ce qui n'a pu être fait que pour 530 ménages. Du côté du Ciaumed, on se veut rassurant. Les 120 ménages restants seront équipés dans la quinzaine à venir, de manière à démarrer la machine et avoir des données commercialisables pour fin janvier 2008. Autre facteur qui a retardé l'opération, le désistement de nombreux foyers qui avaient au départ donné leur accord, ce qui a contraint les responsables à faire appel à d'autres ménages. Au-delà de ces soucis inhérents à la mise en place, pour la première fois, d'un tel système, les responsables de Marocmétrie et du Ciaumed mettent en exergue l'adhésion de tous les professionnels quant au lancement de ce projet. A commencer par les chaînes du pôle public (Al Oula, 2M, Arriyadia, Arrabiaâ et Assadissa) qui ont toutes été équipées en matériel adéquat. Depuis août dernier, leurs émissions et signaux sont reconnus et tatoués. En outre, des tests techniques sont effectués régulièrement. Le retard, explique-t-on, n'a par ailleurs eu aucun impact sur le budget alloué à ce chantier et qui sera de l'ordre de 25 MDH par an. «Aucun dépassement n'est donc à l'ordre du jour», tiennent à souligner les responsables. Fin janvier, donc, toutes les émissions des chaînes de télévision nationales connaîtront leur audience véritable. «Il s'agit d'une première dans les pays d'Afrique du Nord», conclut M. Berranoune. Ce dernier ne manque pas, pour finir, de faire le parallèle avec la mise en place de l'Organisme de justification de la diffusion (Ojd) qui a vu le jour en juin 2004, avec pour mission de certifier la diffusion de plusieurs titres de la presse nationale, et qui a constitué une petite révolution sur le marché de la presse écrite au Maroc.
Rédaction
2 janvier 2008
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