Groupe Lagardère
 

Rédaction
11 novembre 2001

Arnaud Lagardère, président de Lagardère média, veut se mettre "en ordre de bataille", dans le domaine de l'audiovisuel en reprenant les rênes du pôle Radio-TV, à la place d'une figure du groupe, Jean-Pierre Ozannat. "Lagardère se met en ordre de bataille, déclare vendredi Arnaud Lagardère patron de Lagardère Media au Figaro, car le temps s'y prête. Les opportunités se présentent. Il est temps qu'on muscle notre management et notre attitude". "Nous allons être beaucoup plus déterminés, dans le domaine de la radio et de la télévision", affirme le jeune patron de 40 ans, fils de Jean-Luc. Entré dans le groupe en 1986 à 25 ans, formé à l'américaine, le "dauphin" est devenu avec son père co-gérant de l'empire qui va des missiles Matra aux livres d'Hachette en 1998. Depuis, Arnaud Lagardère a pris les rênes en douceur et façonne son groupe à son image. Son obsession : imposer le groupe au plan mondial comme acteur majeur de la communication, en misant sur le numérique, secteur alors prometteur et la télévision, au coeur de ses préoccupations. Cette réorganisation intervient alors que la chaîne Match TV, qualifiée d'"Arlésienne" annoncée depuis deux ans, sera lancée le 10 décembre sur le bouquet CanalSatellite. Déclinaison télévisuelle et "très people" du magazine Paris Match (budget annuel autour de 12,9 M EUR (85 MF)). Cette chaîne sera semi-généraliste, car il manque "le sport et le divertissement pour être une vraie chaîne généraliste", reconnaît-il dans Le Figaro. Autre chantier, la télévision numérique terrestre (TNT) où Arnaud Lagardère veut jouer un rôle. "Il a une approche pragmatique et prudente du dossier", commente-t-on chez Lagardère. Pour lui, ce "serait un sacrilège que de ne pas présenter un certain nombre de dossiers", tout en étant "raisonnablement optimiste" sur l'avenir de ce nouveau mode de diffusion, estimait-il récemment. Pour Internet, la pédale douce a été mise. Après avoir créé Club Internet, il l'a revendu "au bon moment" à Deutsche Telekom avant l'effondrement des valeurs Internet. Jean-Pierre Ozannat, 56 ans, "homme de la génération Jean-Luc" était entré en 1982 dans le groupe. On le crédite d'un "travail gigantesque de construction de fonds". Il avait une "histoire", cependant pour d'autres, il était devenu "assez négatif". De plus, ses mauvaises relations avec l'ancienne ministre Frédérique Bredin, directeur du développement, ayant l'oreille du patron, étaient connues dans la maison. Selon le communiqué laconique de Lagardère active, il souhaite "poursuivre le développement de projets personnels". Arnaud Lagardère profite du départ de Jean-Pierre Ozannat pour restructurer l'état-major audiovisuel de Lagardère Active, pôle rassemblant également les nouveaux médias. Ce pôle,(c.a. 2000: 7,2 milliards d'euros ou 47,25 milliards de francs), l'un des 4 du groupe Lagardère, compte notamment en radio Europe1, RFM, regroupe les chaînes musicales MCM, MCM2 et Muzzik, pour enfants CanalJ et TiJi. Lagardère Active détient également 34% de CanalSatellite et 27,4% de Multithématiques et CanalSatellite. Leurs studios de production audiovisuelle ont réalisé 10 des 15 meilleurs audiences télé en 2000.. Les déboires de la Cinq et l'échec pour TF1 du père sont digérés, mais Lagardère n'a pu devenir acteur majeur dans la télévision. Arnaud Lagardère se targue de l'entrée en 2000 dans CanalSatellite, seulement un distributeur.

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