Rached Ghannouchi, le chef du mouvement islamiste modéré Ennahda, interdit en Tunisie, a gagné un procès pour diffamation à Londres contre la chaîne d'information panarabique Al-Arabiya, a-t-on appris de source judiciaire. Un juge de la Haute cour de Londres a ordonné à la chaîne, dont le siège est à Dubaï, de verser 165.000 livres (232.000 euros) au chef de parti exilé à Londres. M. Ghannouchi avait porté plainte après que la chaîne eut affirmé qu'il avait des liens avec la nébuleuse terroriste al-Qaïda. Il a contesté également les informations de la chaîne selon lesquelles il serait l'une des principales cibles des mesures antiterroristes britanniques prises au lendemain des attentats de juillet 2005 à Londres. Selon le cabinet d'avocat Carter-Ruck qui défend le Tunisien, le juge David Eady a observé qu'Al-Arabiya n'avait fait "aucune tentative pour démontrer qu'il y avait le moindre début de vérité dans ce qui a été dit à propos du plaignant (M. Ghannouchi)" dans un reportage diffusé en août 2005. M. Ghannouchi s'est déclaré satisfait du jugement dans un communiqué et a déclaré que son parti Ennahda rejetait "toutes formes de terrorisme et a répété son engagement envers un changement démocratique et pacifique en Tunisie". La Tunisie a interdit Ennahda au cours d'une purge des mouvements islamistes dans les années 1980. Plusieurs leaders de ces mouvements se sont exilés en Europe, provoquant des critiques de Tunis envers les pays qui ont accepté de les héberger. Des activistes du parti Ennahda sont emprisonnés en Tunisie après des procès militaires décrits par Amnesty international comme iniques.
Rédaction
15 novembre 2007
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