Quelques dizaines de scénaristes de cinéma et de télévision ont manifesté lundi à New York à l'appel de la Guilde des auteurs américains (WGA), dans le cadre d'une grève illimitée lancée à Los Angeles. Les grévistes se sont rassemblés devant les studios de la chaîne de télévision NBC au Rockefeller Center, brandissant des pancartes aux côtés d'une gigantesque marionnette représentant un rat, un symbole fréquemment utilisé aux Etats-Unis pour représenter la direction d'une entreprise. Ils réclament notamment une augmentation de leurs droits d'auteur quand leur oeuvre est diffusée sur les téléphones portables, les baladeurs numériques ou sur les vidéos-DVD. Ils demandent aussi l'extension des tarifs syndicaux et avantages sociaux aux programmes de la télé-réalité. "Les producteurs de programmes se moquent de nous en ce qui concerne les nouveaux médias, et c'est la question la plus importante pour nous. L'accord que nous avions conclu il y a 20 ans pour les ventes de DVD est largement insuffisant", a estimé Peter Brash, auteur du feuilleton télévisé "Pendant que le monde tourne" sur CBS. "Il ne peuvent plus continuer ainsi. C'est de l'avidité pure et simple de la part des studios", a-t-il souligné, assurant que les auteurs étaient prêts pour une longue bataille. Tony Gilroy, auteur de la trilogie qui a démarré avec "La mémoire dans la peau" avec Matt Damon, auteur et réalisateur de "Michael Clayton", a jugé pour sa part cette grève "cruciale". "Nous demandons une rémunération correcte", mais "nous nous battons contre huit corporations géantes des médias, ce sont des adversaires vraiment redoutables", a-t-il déclaré à l'AFP. Le mot d'ordre de grève, une première en près de 20 ans, intervient à l'issue de plus de trois mois de négociations infructueuses, tandis que les contrats arrivaient à expiration jeudi. Quelque 12.000 scénaristes affiliés à la WGA sont tenus par le mot d'ordre. "Tout le monde sait combien coûte un DVD et un auteur reçoit de quatre à cinq cents pour sa vente", a dénoncé le scénariste Bryce Zabel. "Nous, on demande huit cents. Et ils disent que c'est scandaleux !" Leurs revendications ont été rejetées par le puissant syndicat des producteurs (Alliance of Motion Picture and Television Producers, AMPTP), qui a expliqué que les programmes diffusés sur l'internet n'étaient pas encore rentables.
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