Un documentaire de France 2, ce soir à 23h00, intitulé "Quand la France s'embrase", autopsie les émeutes de 2005 et les manifestations anti-CPE de 2006, analysant en particulier le maintien de l'ordre durant ces troubles, souvent violents, grâce à des témoignages de premier plan. Le document de David Dufresne et Christophe Bouquet, nourri de films amateurs inédits pris sur le vif ou par des policiers, donne la parole à de nombreux acteurs, souvent peu connus du grand public, qui ont parfois le courage de reconnaître des erreurs ou qui doutent. Ainsi le commissaire Olivier Paquette, de la direction de l'ordre public (DOPC) de la préfecture de police de Paris, avoue devant la caméra une "erreur d'analyse" lors de la manifestation, place des Invalides à Paris, en mars 2006, perturbée par de violents casseurs. De même, François Molins, procureur de la République de Bobigny (Seine-Saint-Denis), département d'où sont parties les émeutes de novembre 2005, reconnaît-il que la police était très occupée à surveiller un match au Stade de France et "pas ailleurs", c'est-à-dire en pleine tourmente de quartiers en proie aux violences urbaines. On surprend le prudent Claude Guéant, directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy, hésiter et chercher ses mots sur le couvre-feu décrété en France lors des émeutes. Ce couvre-feu, qui avait suscité des polémiques, était "utile", dit-il, avant de se reprendre, en souriant, sous le feu des questions des auteurs du documentaire, par une formule lapidaire : "Pas inutile". M. Guéant précise également que, durant les manifestations anti-CPE, "le pépin majeur a été évité de justesse" en évoquant l'affaire du syndicaliste Cyril Ferez, resté dans le coma pendant trois semaines après avoir été blessé, dans des circonstances qui n'ont toujours pas été établies par la justice, lors d'une de ces manifestations le 18 mars 2006 à Paris. M. Guéant est aujourd'hui le tout puissant secrétaire général de l'Elysée. Le document fait aussi parler le préfet de police de Paris Pierre Mutz, le responsable des Renseignements généraux (RG) parisiens, des élus du "9-3" ou des leaders étudiants, et décortique ces "deux événements majeurs" avec concision et rigueur. Faire parler des responsables policiers ou de l'Etat est un "fait rare", insiste France 2. Cela donne incontestablement du crédit au film.
Rédaction
18 octobre 2007
Derniers coms
+ commentés
Forums