Ce soir et demain soir sur France 2 , une fiction de Francis Girod, "Notable donc coupable", retrace à la façon d'un film noir l'emballement médiatico-judiciaire dont fut victime Dominique Baudis dans l'affaire Alègre. Inspiré du livre "Le bûcher de Toulouse" écrit par deux journalistes, Matthieu Aron et Marie-France Etchegoin, le film en deux épisodes se veut "une fiction du réel" où journalistes, magistrats, gendarmes et notables sont lancés malgré eux dans une effroyable mécanique qui distille le poison de la rumeur. Au printemps 2003, la presse rapporte les témoignages de deux ex-prostituées, recueillis par les gendarmes de la cellule Homicide 31, qui dépeignent le tueur en série Patrice Alègre comme un homme de main du proxénétisme toulousain au début des années 90. L'une d'elle, "Patricia", affirme avoir participé à des soirées sado-masochistes avec des notables de Toulouse. Les noms de l'ancien maire de Toulouse et président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), Dominique Baudis, et du substitut du procureur Marc Bourragué sont notamment cités. C'est à ce moment que débute le téléfilm: Fabien Borda (Charles Berling), ancien maire de "Marangues" et président du "CPA", se rend au journal de 20H00 d'une grande chaîne de télévision pour déclarer devant la France entière, le visage en sueur, être victime de rumeurs le mêlant à des actes de barbarie. "Notable donc coupable", "pas de fumée sans feu", ces deux dictons populaires collent à la peau de Borda qui doit apporter les preuves de son innocence alors que tout l'accuse: les déclarations de Cynthia (Lio), le témoignage d'un ami des prostituées qui filmait les soirées, et même une lettre du tueur "Fabrice Fornier" lue sur le plateau du "Journal de trop". Claire Laris (Rachida Brakni), journaliste à "Fréquence Infos", cherche à s'extraire de la polémique, quitte à aller à contre-courant des autres médias, comme "Télé 2" ou "Sud journal" qui n'hésitent pas à donner foi aux accusations de soirées sordides dans un château isolé, dans une quête effrénée du scoop. Charles Berling a précisé avoir rencontré Dominique Baudis pour composer son rôle. "J'ai vu un homme totalement traumatisé, qui ne se relèvera jamais peut-être totalement de cette affaire", raconte l'acteur. Ce dernier a par ailleurs rendu hommage au réalisateur Francis Girod, mort pendant le tournage. Pour le producteur Jean-François Lepetit, ce film a voulu "montrer le rôle parfois trouble de la presse, avec tous les dégâts que cela peut faire sur les individus".
Rédaction
2 octobre 2007
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