Frédéric Mitterrand signe pour TF1, aujourd'hui à 13h35, un portrait intimiste de Grace Kelly où l'on découvre, à travers des images d'archives inédites, une princesse de Monaco cinéaste amateur, filmant ses proches avec un clin d'oeil à son passé de star hollywoodienne. Dans le cadre de l'exposition "Les années Grace Kelly" à Monaco, dont il est commissaire, l'écrivain et journaliste a eu accès à ces petits films gardés au secret du palais de Monaco depuis la mort de la princesse il y a 25 ans. Le documentaire (Electron Libre Productions), qui utilise de nombreuses autres sources d'archives dont des images de sa propre enfance, dévoile une princesse de Monaco sans fard, dans une intimité touchante. Loin du carcan et des caméras officielles du Palais, elle prenait très souvent sa petite super 8 pour croquer son entourage, son époux Rainier et surtout ses trois enfants, Caroline, Albert et Stéphanie. Ces images, muettes, donnent à voir la tribu Grimaldi au bord de la piscine, à la montagne, épluchant des pommes de terre sur le yacht familial, ou encore des stars dont elle était proche, comme Cary Grant... Mais plus que de simples vidéos amateur, Frédéric Mitterrand y a vu de vraies "scénettes". "Grace filmait très adroitement", relève-t-il. L'ancienne actrice fétiche d'Alfred Hitchock rend même hommage au cinéaste en se faisant apparaître dans certaines séquences. De ces images émane une nostalgie du 7e art chez une ex-star hollywoodienne "qui en fait n'a jamais arrêté de faire du cinéma". Mais on ressent aussi une "mélancolie" chez une femme "mal aimée de ses parents, qui avait un besoin d'amour incroyable" et à qui "ses enfants donnaient une estime de soi". On devine d'ailleurs dans les séquences une forte complicité entre la princesse et Albert, qui sourit à sa mère dès qu'il se sait filmé. Pour Frédéric Mitterrand, la princesse était "infiniment plus complexe que cette image lisse et un peu fade" d'héroïne de conte de fées. "Ce qui m'a séduit, c'est cette solitude, en contradiction totale avec sa situation de célébrité intense". Le documentaire finit "bien", puisqu'il s'arrête avant le tragique accident qui lui coûta la vie, le 13 septembre 1982. "Je n'ai pas voulu faire un film +people+. J'aimais l'idée que ce soit ouvert... et puis pour Albert, elle est toujours là".