Quelque quatre-vingts salariés du centre d'appel SFR de Poitiers ont organisé mercredi un "cortège funèbre" pour protester contre le transfert, le jour même, de ce centre à un sous-traitant, a constaté un correspondant de l'AFP. Les salariés du service-clients SFR de Poitiers, l'un des trois centres d'appel de l'opérateur de téléphonie mobile transférés mercredi à des sous-traitants, avaient décidé de placer cette journée sous "le signe du deuil" et avait décrété le "site mort". Ils se sont rassemblés en fin de matinée près de l'entrée du site. Vêtus de noir pour la plupart, certains en pleurs, ils portaient un petit cercueil, une urne et une couronne sur laquelle était écrit: "A la mémoire des 1.900" salariés des trois centres d'appel concernés. Derrière le cercueil, des salariés portaient une banderole portant l'inscription "1.900 salariés sacrifiés pour 3 euros". Ils ont distribué des faire-parts annonçant "le décès du service client 900 survenu brutalement le 1er août 2007". L'intersyndicale a appelé les 570 salariés du site de Poitiers à une journée de grève mercredi. Une trentaine d'employés ont occupé les locaux dans la nuit de mardi à mercredi pour "faire de la résistance". SFR a annoncé le 23 mai sa décision de transférer le 1er août ses trois centres d'appels à deux sous-traitants: Teleperformance pour les sites de Lyon et Toulouse, et la Division Arvato Services (filiale du groupe allemand Bertelsmann) pour celui de Poitiers. Ces repreneurs se sont engagés à garder les employés concernés pendant au moins trois ans, selon SFR. Mais les salariés s'inquiètent pour leur avenir, redoutant une dégradation de leurs conditions de travail Depuis l'annonce du transfert du service-client SFR de Poitiers, 790 arrêts maladie ont été comptabilisés en 58 jours, pour un effectif de 570 salariés, selon les syndicats. Une représentante du personnel a fait une tentative de suicide, selon eux. Le 26 juillet, le Comité d'hygiène et de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) avait décidé la présence d'un psychologue du travail sur le site de Poitiers et la mise en place d'un numéro vert d'écoute pour le personnel, en réponse à une demande des représentants du personnel.