Le groupe de médias KirchMedia a démenti vendredi des informations de presse selon lesquelles le magnat australien des médias Rupert Murdoch prévoit de rompre l'alliance constituée dans Premiere World, la chaîne de télévision à péages de KirchMedia, actuellement en difficultés. Une sortie de Murdoch n'est pas à l'ordre du jour, a souligné un porte-parole de KirchMedia à Munich (sud). L'option existe toujours mais il n'y a pas de changement pour le moment, a-t-il ajouté en qualifiant la relation avec le groupe de M. Murdoch de "constructive". Selon le quotidien Financial Times Deutschland de vendredi, l'Australien a menacé de rompre son alliance avec le groupe de Leo Kirch. "Il est possible que je contraigne Kirch à racheter notre part dans Premiere", a affirmé M. Murdoch jeudi depuis Adelaïde en Australie, selon des propos rapportés par le quotidien allemand des affaires. "Nous prévoyons actuellement de le faire", a-t-il ajouté, cité par le FTD. Murdoch est en effet autorisé à partir de 2003 à revendre à Leo Kirch sa part de 22% qu'il détient dans Premiere World en raison des résultats décevants de la chaîne à péage allemande, selon la même source. Premiere World, qui a enregistré l'an dernier une perte de 900 M EUR, ne dispose actuellement que de 2,3 millions de clients au lieu des 3,5 millions escomptés, poursuit le FTD. Ce "divorce" entre les deux sulfureux magnats des médias porterait un coup dur à Kirch, actuellement dans une situation financière difficile, et lui coûterait quelque 1,5 md EUR, précise le journal. L'endettement de Kirch, qui publiera lundi pour la première fois les résultats semestriels de sa principale entité KirchMedia, s'élève actuellement à 3,5 mds EUR, selon le FTD. Kirch doit également fournir lundi des indications sur le montant de sa dette, jusqu'ici tenue secrète. Murdoch avait acquis à la fin 1999 une participation dans Premiere World pour environ 1,5 md EUR en liquide et en actions de sa chaîne satellitaire British Sky Broadcasting (BSkyB), rappelle le quotidien.