RFI
 

Rédaction
20 juillet 2007

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Niger a décidé jeudi de suspendre immédiatement "pour une durée d'un mois" Radio France International (RFI) sur la modulation de fréquences (FM) et sur tout le territoire, a-t-on appris auprès de l'institution. Le CSC reproche à RFI de "diffuser des informations mensongères et occultant la réalité" sur les évènements liés aux activités de la rébellion touareg du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ). Le CSC accuse notamment cette radio de "diffusion de fausses informations et de traitement déséquilibré et partisan de l'information", a déclaré à l'AFP Ousmane Toudou, un membre du Conseil. Très écoutée au Niger, RFI émet des informations en français mais aussi depuis quelques mois en Haoussa, la langue la plus populaire dans le pays, comprise également au Nigeria voisin. Outre Niamey, RFI est reçue en FM dans les grandes villes comme Zinder et Maradi (sud), Tahoua (ouest) et Agadez (nord, région qui est le théâtre depuis le début de l'année d'affrontements entre l'armée et les rebelles du MNJ). La semaine dernière la direction de RFI avait protesté contre une interdiction par les autorités, officiellement pour "raisons de sécurité", à son envoyée spéciale à se rendre dans la zone du conflit. Par ailleurs, le correspondant de RFI à Niamey, Moussa Kaka, a affirmé avoir été "menacé de mort" par le chef d'état major de l'armée, le général Moumouni Boureima. "Il m'a lancé +Un de ces quatre matins, je vais te tuer!+", a affirmé Moussa Kaka à l'hebdomadaire privé Le Républicain dont il est un collaborateur. Selon l'hebdomadaire, la scène s'est déroulée à Niamey, lors de la réception offerte par l'ambassadeur de France à l'occasion de la fête nationale francaise du 14-Juillet. Moussa Kaka est également responsable de la radio privée Saraounia, émettant à Niamey et ses environs, et qui donne régulièrement la parole à Agali Alambo, le chef du MNJ. Le 16 juillet, de nombreux journalistes nigériens avaient dénoncé "les graves dérives et les violations" de la liberté de la presse, dont ils se disent "victimes" pour leur couverture de la rébellion. Les journalistes se sont particulièrement plaints de l'attitude du CSC qui a suspendu fin juin le bimensuel Aïr-Info basé à Agadez et infligé "des mises en demeure" à quatre autres hebdomadaires. Le CSC accuse ces journaux de faire "l'apologie du crime et de la violence" en "soutenant ouvertement" la rébellion touareg.

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