L'Agence spatiale européenne (Esa) a signé au Bourget la commande à l'industriel Thales Alenia Space de Sentinel 1, le premier d'une série de satellites destinés à suivre en direct les bouleversements en cours de l'environnement de notre planète. Thales Alenia Space a chiffré le montant du contrat de Sentinel 1 à 229 millions d'euros, dans un communiqué publié séparèment. Les cinq membres de la famille Sentinel viendront remplacer Envisat, le plus gros satellite d'observation de la Terre jamais lancé, qui a dépassé en mars les cinq années de fonctionnement pour lesquelles il avait été construit. "Nous avons fait le choix de satellites plus petits, plus spécialisés, qui permettent de réduire le risque" d'un échec au lancement, a expliqué à l'AFP Volker Liebig, directeur des programmes d'observation de la Terre à l'Esa. Sentinel 1 est le premier élément du futur réseau de surveillance de la Terre GMES (Global monitoring for environnement and security), l'un des programmes phares de l'Union européenne en matière de recherche. Les trois premiers satellites de la série représentent un investissement total de 1,2 milliard d'euros. S'y ajoutent 300 à 350 millions d'euros supplémentaires par an à trouver pour couvrir les coûts opérationnels et financer l'élargissement de la famille, a précisé M. Liebig. Le lancement des trois premiers satellites est espéré à l'échéance 2011-2012. La réflexion est moins avancée pour Sentinel 4 et 5, qui pourraient prendre la forme d'instruments placés sur un satellite de l'organisation météorologique Eumetsat, avec laquel l'Esa collabore étroitement. M. Liebig a expliqué que Envisat disposait de suffisamment de carburant pour tenir jusqu'en 2010. Des scénarios d'économisation du carburant pourraient, si tout va bien, prolonger son existence jusqu'en 2011, voire 2012. Reste que l'Europe a pris le risque de connaître un trou dans son programme d'observation de la Terre, alors que l'environnement occupe un rôle croissant dans le débat public. Sentinel 1 sera doté d'un radar, le seul instrument à ce jour capable de suivre la fonte des glaces polaires. "Nous pourrons aussi mesurer la vitesse avec laquelle les glaciers +vêlent+" (donnent naissance à des icebergs). Le radar, qui se joue de la couverture nuageuse et de l'obscurité, permet d'établir des cartes de zones sinistrées. Les scientifiques pourront enfin suivre le trajet des tsunamis, des vagues "scélérates" ou des énormes houles telles que celle qui a récemment ravagé les côtes de la Réunion. Sentinel 2 emportera une camera chargée de photographier avec une résolution moyenne - elle sera capable de distinguer des détails de 10 mètres de long - l'ensemble du globe tous les 5 à 10 jours. Sentinel 3 sera plus spécialement consacré à l'étude de l'océan, avec un altimètre radar (pour déterminer ses variations de hauteurs), un instrument de mesure de sa température de surface et une caméra conçue pour détecter plancton et sédiments. Sentinel 4 et 5 seront des laboratoires de chimie atmosphérique, dont le premier sera positionné en orbite géostationnaire et le second en orbite polaire.
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