Le Monde consacrait mercredi un article à la crise à laquelle fait actuellement face la rédaction de France 2... Face à la baisse d'audience du Journal de 20h de France 2, la SDJ de la chaîne a rédigé un document de six pages intitulé "Urgences", qui a été remis à la direction de l'information. '19.3% de parts de marché en moyenne contre 39.4% à TF1 pour la première semaine de juin.) Dans ce document, la SDJ écrit "Audience en berne, démotivation, climat tendu: chacun est prêt à reconnaître le malaise qui règne à la rédaction de France 2.". La Société Des Journalistes a également rencontré des journalistes de la rédaction "pour dresser une liste non exhaustive des problèmes urgents à régler, et dresse un "constat sévère". Pour elle, la rédaction est "usée, fatiguée, et aspire, enfin, à des changements concrets"... Les journalistes estiment que "les sujets essentiels ne sont plus traités dans les journaux" et regrettent "le manque de repères éditoriaux clairs", qui fait "perdre l'identité de la rédaction et celle des téléspectateurs". Ils s'interrogent donc: "comment réaliser un journal riche, réactif, tout en donnant les clefs de la compréhension d'une société en mouvement?". Selon la direction, le journal de 20h souffrirait de la concurrence avec le "Grand Journal" de Canal+, et les émissions qui le précèdent ne sont plus des "locomotives". Quant aux journalistes, ils estiment que les éditions "manquent de souffle, de cohérence et de pertinence [...] nous n'arrivons parfois qu'à embrouiller, à copier, à caricaturer". Ils critiquent également l'organisation de la rédaction qui ne laisse "aucune marge de manoeuvre". De plus, un journaliste de l'international confie "Nous ne voulons voir de l'étranger que la guerre ou l'insolite", et souligne que TF1, quant à elle, n'hésite pas à diffuser de longs sujets sur la Tchétchénie ou le Darfour. Le Président de la SDL confie que "Nous ne faisons pas le journal de TF1 et non plus celui du service public. [...] Quitte à faire moins d'audience, faisons un vrai journal qui correspond aux vraies valeurs du service public et dont on sort fiers" Le bureau de la SDJ conlut "Nous demandons à la direction de l'information d'apporter des réponses à la crise de confiance que traverse notre rédaction et de ne pas se contenter d'un traditionnel jeu de chaises musicales", et précise que les rapports entre les journalistes et Arlette Chabot, la directrice de l'information de France 2, sont parfois conflictuels, et le dialogue est parfois "difficile et parfois même brutal". De son côté, Arlette Chabot réagit: "J'ai déjà entendu cela, c'est un grand classique. Le rapport de la SDJ est un cahier de doléances dans lequel il y a des appréciations qui ne sont pas fausses mais souvent contradictoires. Il est normal que tout le monde s'interroge. Nous allons en discuter dès que la période électorale sera terminée." A noter qu'un séminaire de la rédaction est d'ores et déjà prévu pour la fin du mois de juin afin de préparer une réorganisation de la rédaction.
Rédaction
14 juin 2007
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