Le PDG d'EADS Astrium la filiale spatiale du groupe européen d'aéronautique et de défense, François Auque, s'insurge de nouveau contre l'état des budgets spatiaux français et européens et appelle la France et l'Europe à retrouver "l'ambition". Interrogé par l'AFP à quelques jours de l'ouverture du 47e salon de l'aéronautique et de l'Espace du Bourget, M. Auque estime que "la relative santé" des marchés commerciaux, ceux des satellites de télévisions et télécommunications qui font vivre Arianespace, "ne doit pas faire illusion" car ils restent très minoritaires par rapport à l'Espace institutionnel, de l'ordre de 5 milliards de dollars contre 50, selon lui. L'espace institutionnel, c'est celui des militaires mais aussi celui des scientifiques, de l'exploration humaine. "En France le budget du centre nationale d'études spatiales (CNES) est gelé, en Europe il a une progression annuelle nulle, alors que les dépenses américaines progressent de 6%, celles de la Chine de 10%, celles de l'Inde de 18%". "A ce rythme, le déclin est inexorable" estime le constructeur des fusées Ariane et des satellites Astrium, qui avait lancé des mises en garde similaires en 2005 lors du précédent salon du Bourget. "Pour rester en première division, il faut que l'Europe retrouve l'ambition" ajoute-t-il. Le patron d'Astrium ne cache pas qu'avec cette déclaration il compte profiter de l'arrivée d'un nouveau gouvernement en France pour "aider le CNES à renégocier son budget". "L'Europe doit d'abord mettre en oeuvre une politique ambitieuse d'exploration spatiale visant à mettre un homme dans l'Espace, sinon cela signifie qu'elle se résigne à jouer en division d'honneur", souligne-t-il, en, rappelant que l'Europe détient "un lanceur, Ariane 5, facilement adaptable, la fusée Soyouz également adaptée au vol humain, le vaisseau cargo ATV".
Rédaction
12 juin 2007
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