Elles ont 40 ans ou plus et ont décidé, depuis longtemps pour certaines, de ne pas devenir mères: le documentaire "Destins de femmes sans enfant" est une plongée passionnante dans l'intimité de quatre femmes qui ont choisi de vivre en dehors d'une norme ancestrale. Face à la caméra de la réalisatrice Isabelle Moeglin, Edith (60 ans), Cathy (40 ans), Claudine (la cinquantaine) et Malika (40 ans) tentent d'expliquer ce choix clairement assumé, ce soir à 20h40 sur France 5. "Mon choix, pour moi, n'est pas un renoncement. Je le ressentais du fond de mon coeur. Tout ce que je fais dans ma vie, je le fais parce que je n'ai pas de boulet au pied", explique Claudine, écrivaine, mariée depuis vingt ans et qui quitte régulièrement sa paisible maison de campagne pour parcourir le monde. Envie de ne pas ressembler à sa mère, volonté de mener une vie hors de la routine, manque de "place" pour un enfant ou absence d'un compagnon... autant de raisons données pour expliquer leur choix, que la caméra recueille sans voyeurisme ni jugement de valeur. De manière paradoxale, les doutes et les regrets sont le fait des compagnons. "On aura peut-être un sentiment de vide quand on aura une longue barbe blanche", murmure le mari de Claudine. Ce documentaire est né d'"un parcours personnel", explique à l'AFP la réalisatrice. "Je faisais partie de ces femmes pour qui la maternité n'est pas une priorité. Finalement j'ai eu un enfant, mais je me suis dit que j'aurais pu ne pas en avoir". Les quatre femmes du film, en couple ou célibataires, ont décidé de se réaliser autrement que via la maternité, notamment grâce à une activité artistique (Malika est musicienne, Cathy comédienne). La réalisatrice avait interviewé des femmes dans tous les milieux sociaux, mais la plupart ont refusé de témoigner à visage découvert. "On peut vivre sans enfant, épanouie et heureuse, mais la pression sociale est énorme", note la réalisatrice. Une pression sociale plus forte encore que celle qui pèse sur les homosexuels, sujet d'un documentaire qu'elle avait réalisé il y a dix ans, estime-t-elle. Dans l'inconscient de beaucoup, ces femmes sont "contre nature" car elles se placent délibérément en dehors du processus de perpétuation de l'espèce, déclare Isabelle Moeglin. "Elles affichent une liberté qui pour beaucoup n'est pas supportable".
Rédaction
17 avril 2007
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