Le groupe français de technologies pour les médias Thomson est revenu dans le vert en 2006, après une difficile période de modification de ses activités avec l'abandon de l'électronique grand public, et a affiché son optimisme pour 2007-2009. Il a publié un bénéfice net annuel de 55 millions d'euros, après des pertes de 573 millions en 2005, grâce à une "forte croissance des activités nouvelles" au second semestre, a affirmé le PDG de Thomson Frank Dangeard, soulignant la contribution du programme de réduction de coûts. Sur un chiffre d'affaires total de 5,854 milliards d'euros, les activités "coeur de métier" (médias et loisirs) ont progressé de 8,3% à 5,747 milliards, tandis que leur marge opérationnelle s'établit à 8,8%, dépassant l'objectif du groupe (8,5%). Ces résultats sans surprise n'ont pas convaincu les investisseurs. A la clôture, l'action cédait 4,12% à 14,88 euros, enregistrant la plus forte baisse du CAC 40, dans un marché en repli de 0,09%. "Thomson est toujours confronté à un environnement difficile, dans un secteur où l'innovation crée une concurrence permanente", a commenté un courtier parisien. Le groupe vient d'achever le recentrage radical de ses activités vers les services, technologies et équipements pour les médias et loisirs, à l'issue d'un plan de deux ans achevé fin 2006. Après une transformation jugée "réussie", Thomson vise pour 2007-2009 une "forte augmentation du résultat net" et "une croissance du chiffre d'affaires égale ou supérieure à celle des industries des médias et du divertissement", indique le groupe, "avec une accélération en cours de période". "On s'attend à gagner des parts de marché", a résumé, lors d'une conférence de presse, M. Dangeard, sans toutefois donner d'objectif chiffré. Thomson a renouvelé 85% de son activité, cédant ses activités historiques comme la fabrication de téléviseurs ou de tubes cathodiques. L'accord de vente de son activité audio, vidéo et accessoires en Europe (AVA) passé en octobre avec le groupe suisse Oristano n'a pas été finalisé et Thomson cherche désormais un nouvel acquéreur, a indiqué M. Dangeard. "L'exposition aux métiers anciens d'électronique grand public est maintenant très fortement réduite et va décliner fortement en 2007", a-t-il souligné. Les activités liées aux médias numériques et électroniques (gestion des réseaux vidéo, post-production pour le cinéma, décodeurs, équipements audiovisuels professionnels...) représentent désormais plus des deux tiers des revenus. Ces nouveaux relais de croissance visent à compenser "l'arrivée à maturité des activités liées aux médias physiques" (duplication de DVD et cassettes VHS), indique Thomson. Malgré une hausse de 7,5% du nombre de DVD dupliqués en 2006, cette activité est vouée à un "déclin inéluctable dans les années à venir", selon des analystes de Fideuram Wargny. Le nombre d'usines de réplication de DVD a d'ailleurs été réduit de six à deux pour "privilégier les usines à faible coût" au Mexique et en Pologne, a rappelé le groupe, qui doit fermer prochainement son usine luxembourgeoise. Avec plus de 26.000 salariés dans plus de 30 pays, le groupe mise sur "les nouveaux médias" (mobile, Internet, publicité sur le point de vente) et "les produits de nouvelle génération" (téléphonie via internet IP, MPEG-4 et Haute définition) pour conquérir de nouveaux marchés. Signe de son optimisme pour l'avenir, Thomson proposera le versement d'un dividende de 0,33 euro par action, en hausse de 10% par rapport à 2005.
Rédaction
16 février 2007
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