Le couple Chirac s'est livré à des confidences intimes dans l'émission de France 2 "Vivement Dimanche", au moment où les deux principaux prétendants à l'Elysée, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, faisaient salle comble en proposant leurs "pactes" aux Français. A trois mois de la fin de son mandat, Jacques Chirac s'est lancé dans un hommage télévisuel à sa femme, exercice inédit pour celui dont Bernadette Chirac a reconnu qu'il n'était pas "un spécialiste de la félicitation conjugale". Tout se passe comme si le couple Chirac entendait désormais présenter une nouvelle image, celle d'un couple qui a dû comme chacun surmonter des épreuves, et qui est désormais prêt à raconter ses joies et ses peines. Dans le même registre intimiste, le chef de l'Etat fend l'armure dans un livre-entretien avec Pierre Péan, "l'Inconnu de l'Elysée", publié cette semaine chez Fayard. Dans l'émission "Vivement Dimanche", Jacques Chirac assure avoir "toujours essayé d'agir pour les Français et pour l'idée que je me faisais de la France." "Le jour où je n'aurai plus de responsabilités de cette nature, eh bien j'essaierai de servir la France, les Français d'une autre manière". Lui qui est entré en politique il y a plus de 40 ans, indique qu'"il y a sans aucun doute une vie après la politique. Jusqu'à la mort". Il rend un vibrant hommage à sa femme Bernadette, l'invitée de l'émission de Michel Drucker, reconnaissant que "c'est une forte personnalité". "Elle m'a notamment appris en permanence qu'il y avait des gens qui souffraient et qu'il fallait en tenir compte", a-t-il dit, en se disant "très impressionné par la façon dont elle militait en Corrèze", où elle est élue. "C'est la première fois que mon mari aborde comme cela notre parcours, notre vie de couple", a remarqué Mme Chirac, émue, à l'issue de la diffusion de cet entretien. Au cours de l'émission, Mme Chirac a évoqué la maladie mentale de sa fille Laurence, qui souffre d'anorexie mentale depuis 1974. "Je ne gère pas bien", a-t-elle reconnu. "Je culpabilise beaucoup, j'ai toujours l'impression que je ne donne pas assez de temps. Et puis ça dure", a-t-elle confié, aux côtés de Véronique Poivre d'Arvor, dont la fille Solenn s'est suicidée et avec qui elle a, grâce aux dons des "pièces jaunes", créé "La maison de Solenn" consacrée aux adolescents en difficulté. Dans le livre de Pierre Péan, dont l'hebdomadaire Marianne a publié des extraits samedi, Jacques Chirac aborde lui aussi ce drame. "Il n'y a aucune raison de le nier, cela a été le drame de ma vie. J'ai une fille qui a été intelligente, jolie, et qui, à 15 ans, a été prise d'anorexie mentale", raconte le chef de l'Etat. Interrogé sur le poids des "coups de poignards politiques" face à un tel drame, il se lance même dans une diatribe inhabituelle: "je me fous éperdument que Sarkozy ou tel autre... Je me fous de beaucoup de choses... Je tiens à souligner que ma femme a eu ce mérite extraordinaire d'avoir toujours fait en sorte que ce problème m'affecte le moins possible au fil de mes responsabilités et ambitions successives, et elle continue à tout faire pour l'assumer entièrement". Au moment de la diffusion de cette émission de grande écoute, Ségolène Royal tentait de relancer sa campagne en présentant lors d'un grand meeting, un "pacte présidentiel" en 100 mesures, tandis que son rival Nicolas Sarkozy répliquait devant ses "comités de soutien", proposant "à tous les Français" un "pacte républicain".
Rédaction
12 février 2007
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