Les journalistes Florence Muracciole et Gérard Leclerc inaugurent aujourd'hui sur France 5 une série de documentaires, "En deux mots", proposant un décryptage en règle des discours des candidats à la présidentielle, grâce à des linguistes, des psychanalystes et des humoristes. Ces documentaires, réalisés par Patrick Chamming's, ont pour but de constituer un outil d'analyse de la pensée des candidats, mis à la disposition du "téléspectateur-citoyen", selon la chaîne. Chaque émission de 52 minutes donne la parole à un collège d'experts qui réagissent spontanément à des images d'archives montrant les dix principaux candidats sur le terrain ou à la tribune. Assis devant un écran virtuel, chaque expert décide seul d'un arrêt sur image à l'instant pour décoder les propos et les attitudes des prétendants à l'Elysée. "L'idée est d'apporter un éclairage sur les mots des candidats, en tentant de mesurer le poids du projet qu'ils sous-tendent", explique Florence Muracciole à l'AFP. "Nous voulons donner à penser, comprendre comment un politique parle, et surtout de quelle manière se dessine la France à travers ses propos. L'équipe n'a eu aucun contact avec les candidats et encore moins n'a cherché à avoir leurs consentements. Les experts ont été choisis pour leur renommés et leur impartialité", ajoute la journaliste. Les politologues Pascal Perrineau et Dominique Reynié, les économistes Jacques Marseille et Elie Cohen, la sémiologue Nathalie Brion, le psychiatre Serge Tisseron, le sociologue François de Singly ou encore les historiens Patrick Weil et Marc Lazar passent au crible les discours, les ressorts psychologiques et autres effets de manche, souvent empruntés au "one man show", comme le note l'imitateur Didier Gustin. Dimanche 4 février à 20H40, Jean-Marie Le Pen et Olivier Besancenot inaugurent la formule, avant Arlette Laguiller et Philippe de Villiers (18 et 23 février), Nicolas Sarkozy et Marie-Georges Buffet (4 et 9 mars), Ségolène Royal et François Bayrou (11 et 16 mars), Dominique Voynet, Nicolas Dupont-Aignan et Frédéric Nihous (18 et 23 mars). A propos de Jean-Marie Le Pen, l'économiste Jacques Marseille répond point par point aux affirmations du président du Front national "pour mieux en souligner la démagogie", tandis que le politologue Pascal Perrineau insiste sur sa formidable capacité "à faire accéder à la parole l'indicible, en disant tout haut ce que l'on est censé penser tout bas". Pour la sémiologue Nathalie Brion, "le langage de M. Le Pen est formé par des référents du début du siècle, le tout extrêmement complexe, contrairement à Nicolas Sarkozy qui utilise présent et la phrase courte "Avec ces décryptages, nous espérons que chacun pourra enrichir sa capacité de compréhension pour mieux connaître les idées et les projets", ajoute Florence Muracciole. "C'est bien au téléspectateur de juger".
Rédaction
4 février 2007
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