Rédaction
11 janvier 2007

Le gouvernement italien de centre-gauche veut donner plus d'autonomie à la télévision publique RAI, en confiant son contrôle à une fondation indépendante et non plus au pouvoir en place, mais ce plan suscitait des critiques mercredi. Le projet du ministre de la Communication Paolo Gentiloni prévoit d'une part que le "rôle d'actionnaire ne soit pas exercé directement par le gouvernement mais par une fondation", dont les membres seraient désignés par le Parlement et par les présidents de région. Le ministre propose également de créer trois sociétés distinctes: la première financée par la redevance télé et gérant deux chaînes généralistes avec un but affiché de "service public", la deuxième financée par la publicité avec une chaîne à caractère plus "commercial", tandis que la troisième s'occuperait des infrastructures et de la transmission. Selon Paolo Gentiloni, ce projet doit permettre de réduire "les liens entre la RAI et les partis (politiques) (...), qui sont souvent tolérés comme un moindre mal", "mais qui finissent par rendre difficile le fonctionnement même de l'entreprise". La RAI a de nombreuses fois été accusée par la gauche d'être aux ordres de l'ancien gouvernement Berlusconi (2001-2006), le magnat italien des medias qui possède les trois chaînes privées du groupe Mediaset. La RAI est historiquement liée aux partis politiques. Dans les années 70-80, ses trois chaînes appartenaient déjà chacune aux trois partis majeurs de l'époque (Démocratie-chrétienne, Parti socialiste, Parti communiste). Le syndicat de la RAI (Usigrai) a réagi positivement aux propositions de M. Gentiloni mais il se dit "perplexe et inquiet" face à la création d'une chaîne "commerciale" financée par la publicité. L'ancien ministre de la Communication du gouvernement Berlusconi, Maurizio Gasparri, a pour sa part condamné une réforme "baroque et complexe". Le plan de M. Gentiloni doit encore être discuté avec les partenaires syndicaux, politiques et des experts des médias avant de devenir un projet de loi.

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