"Djihad", une fiction au fort goût de réalité diffusée en deux parties sur Canal+, ce soir jeudi 30 novembre ,et demain, vendredi 1er décembre à 20h50 , démonte l'implacable mécanisme qui conduit un jeune de banlieue vivant de petites magouilles à devenir un combattant djihadiste. Chérif (Slimane Hadjar) habite Sarcelles, ne parle pas arabe et ne se préoccupe guère du Coran. Tout change quand son père est incarcéré. Sans en avoir vraiment conscience, il va être recruté et endoctriné pour finalement se retrouver à combattre en Irak. A partir de cette trame, le film écrit par Richard Schlesinger et Félix Olivier (qui en est également le réalisateur) raconte les mois ayant précédé la guerre en Irak puis la guerre elle-même à travers les destins de quelques personnages. S'y entrecroisent Delphine Le Guen (Marianne Denicourt) qui travaille pour une ONG à Bagdad, Hugo Bessières (Thierry Frémont), un diplomate du Quai d'Orsay enquêtant pour permettre de contrer la position de Washington en faveur de la guerre, des travailleurs humanitaires, des civils irakiens, des islamistes radicaux et des soldats américains. Et Youssef (Saïd Taghmaoui), l'étudiant révolté qui rejoint les rangs de salafistes avant d'être petit à petit gagné par le doute. Le rythme est soutenu, émaillé de séquences fortes, comme celles de la prison d'Abou Ghraib, de l'exécution d'un otage ou du camp de Guantanamo. Un gros travail de recherches et de documentation a été fait en amont de l'écriture proprement dite. Les réalisateurs ont notamment rencontré des responsables du centre d'analyse et prévision du Quai d'Orsay. Ils ont aussi travaillé avec la journaliste Vivienne Walt, correspondante de Time, qui a séjourné à plusieurs reprises en Irak entre 2002 et 2004. "Le tournage du film a duré sept semaines et s'est achevé trois jours avant le début du conflit israélo-libanais" en juillet, explique Félix Olivier. Et l'obtention des autorisations pour tourner dans des villes arabes d'Israël n'a pas toujours été aisée. Produit par Jacques Ouaniche (Noe Productions Int.), ce film entre dans le cadre de la stratégie de Canal+ de développer depuis trois ans "des fictions politiques", "un défi sur le plan de l'écriture et de la réalisation", selon Fabrice de La Patellière, directeur de la fiction de la chaîne.
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