Pour la 100e de "Lundi Investigation", à présent la seule émission d'enquête sur Canal+ depuis la suppression de "90 Minutes", la chaîne cryptée propose ce soir un documentaire intéressant et finalement peu vu sur les militants, aux méthodes parfois contestables, de la "cause animale". En France, le mouvement est marginal et moins violent. L'organisation PETA s'illustre de temps en temps dans des défilés nudistes contre la corrida ou des happenings "sanglants" contre la vente de fourrure, comme il y a quelques semaines encore dans une boutique parisienne de haute-couture. A l'opposé, le mouvement en faveur des animaux est classé seconde menace terroriste en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. La réalisatrice Lauren Klein n'a donc pas hésité à voyager pour rencontrer activistes et victimes du mouvement. Son documentaire part des faits de harcèlement en Angleterre sur une entreprise de vivisection, Huntington Life Sciences (HLS). Les intimidations touchent aussi les chercheurs du public, comme à l'université d'Oxford, où un hangar d'avirons a été incendié, et le chantier d'un laboratoire de neurologie arrêté pendant plusieurs mois. Dans la lignée du mouvement ALF (Animal Liberation Front) né dans les années 70, certains défenseurs des animaux utilisent des techniques de lutte clandestine, comme on le voit en Suède lorsque l'équipe suit un "commando" parti libérer quelques poulets de batteries. Même s'il met sur le même plan des militants plutôt pacifistes et des extrémistes au discours plus violent (jusqu'à l'appel au meurtre), le propos du documentaire est souvent juste, n'omettant ni les scènes de cruauté sur les animaux qui justifient, jusqu'à un certain point, le combat des activistes, ni ses conséquences négatives sur la recherche médicale. Le reportage n'oublie pas non plus d'aller interpeller les lobbies qui se sont montés contre le mouvement de défense des animaux, financés par de grandes chaînes de fast-food.
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