Pendant neuf mois, le réalisateur franco-britannique Nick Quinn a suivi la vie quotidienne de familles anglaises installées dans une petite ville du sud-ouest de la France: son documentaire, "Happy France", est une chronique douce-amère sur la quête du bonheur. "Ils sont en France depuis une génération ou depuis quelques mois mais ils ont tous une chose en commun: la conviction que leur vie en France sera meilleure", souligne le commentaire au début de chacun des cinq épisodes de ce feuilleton documentaire, diffusé sur Arte du 18 au 22 septembre à 20H15. Le réalisateur a posé ses caméras à Gaillac, une petite ville du Tarn. Depuis quelques années, les Anglais s'installent dans cette région, comme ailleurs en France (avec une prédilection pour le sud-ouest), pour fuir les frimas britanniques et la vie chère. Nick Quinn suit plusieurs familles, d'origine sociale différente. Le ton de "Happy France", drôle et parfois décapant, rappelle celui de la célèbre émission belge "Strip Tease". Le premier épisode raconte les déboires de Justin, son fils Ryan et sa femme Antoinette. Ils ont vendu leur restaurant en Angleterre et acheté un établissement à Gaillac. Leur carte est un peu trop exotique aux yeux des autochtones et Justin et Ryan placent leurs espoirs dans le Gault-et-Millau, où ils comptent figurer. Clarissa, la serveuse, comprend à peine le français bien que vivant en France depuis quatre ans. Mais elle déborde d'énergie, multiplie les petits boulots et chante les louanges de la France, sa gastronomie et ses écoles. Aux antipodes, les Philpott appartiennent à la haute société anglaise. Ce sont "des expatriés professionnels". "Où qu'ils aillent, ils apportent avec eux une certaine idée de l'Angleterre", souligne le film. Les protagonistes estiment que cette France est "comme l'Angleterre il y a cinquante ans " (dixit Clarissa). "Ici rien n'a changé depuis 400 ans", affirment les Philpott, au cours d'une des séquences les plus drôles du documentaire. Le film montre avec finesse la confrontation du rêve à la réalité, les désillusions et les petites victoires. Par petite touche, il décortique surtout cette quête du bonheur qui pousse des familles à tout lâcher pour vivre "dans un rêve français".
Rédaction
18 septembre 2006
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