Le président français Jacques Chirac a visité hier mardi le centre spatial de Samara (région de la Volga), où sont fabriqués les lanceurs Soyouz, et qui espère obtenir le droit d'effectuer des lancements depuis la base européenne de Kourou en Guyane française. "Si comme je l'espère le lanceur peut être lancé demain ou après-demain depuis Kourou, ce sera une coopération très réussie entre nos deux industries spatiales", a déclaré Jacques Chirac aux journalistes. Accompagné par le fondateur de l'usine Dmitri Kozlov qui, à 81 ans, en dirige toujours les activités, le président Chirac a visité l'immense hangar d'allure soviétique où sont assemblés les vaisseaux Soyouz qui pèsent quelque 330 tonnes et atteignent 54 mètres de hauteur. M. Kozlov a offert à M. Chirac une maquette du mythique vaisseau qui a mis sur orbite le premier satellite en 1957 et, quatre ans plus tard, fait de Iouri Gagarine le premier homme dans l'espace. L'Agence spatiale européenne doit se prononcer en novembre prochain sur le lancement éventuel des vaisseaux Soyouz, commercialisés par la société franco-russe Starsem, depuis la base de Kourou. "Cela nous permettrait d'élargir notre marché", a indiqué le numéro deux de Starsem, Dmitri Nikolaïev. "Nous pourrions augmenter les charges utiles des Soyouz en les lançant depuis Kourou en raison de sa plus grande proximité avec l'Equateur" que le cosmodrome de Baïkounour (Kazakhstan), d'où partent actuellement ces vaisseaux, a-t-il ajouté. Selon M. Nikolaïev, les vaisseaux Soyouz ne concurrencent pas la fusée européenne Ariane, plus grosse que le Soyouz et qui occupe un autre marché. "L'Europe ne doit pas fermer la porte au Soyouz", a-t-il dit. Le chef de l'Etat français était notamment accompagné par le ministre de la Recherche Roger-Gérard Schwartzenberg et la spationaute française Claudie André-Deshays, qui s'entraîne pour un vol en octobre à bord de la station spatiale internationale (ISS). L'ancien Premier ministre russe Sergueï Kirienko, qui représente le président Vladimir Poutine dans la région de la Volga, était également présent. La société Starsem est détenue pour moitié par des partenaires russes (l'Agence spatiale russe et le Centre de Samara) et pour moitié par des partenaires franco-européens (Aérospatiale 35% et Arianespace 15%).
Rédaction
4 juillet 2001
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