Ils sont universitaires, humanitaires, entrepreneurs ou dignitaires religieux et entrent en scène là où la diplomatie des Etats trouve ses limites, pour mettre un terme à un conflit ou libérer des otages: ce sont les "Diplomates de l'ombre", auxquels ARTE consacre un documentaire captivant ce soir à 20h40. L'auteur connaît bien son sujet. Jean-Christophe Ruffin, médecin, romancier (prix Goncourt 2001) et président d'Action contre la faim a été a plusieurs reprises un acteur de cette diplomatie parallèle. Il porte un regard lucide sur l'utilité et les limites de cet exercice. Selon lui, il y a "ceux qui expliquent qu'il ne faut jamais discuter avec les bourreaux, et ceux qui finissent par être fascinés par leur interlocuteur et par faire des concessions dangereuses. Entre les deux, la voie est étroite". M. Rufin fait parler des gens dont on comprend qu'ils ne peuvent pas tout dévoiler, parce que, tout comme les diplomates officiels, ils sont soumis au secret et à la discrétion, et qu'ils s'occupent de dossiers en cours. C'est le cas de cet universitaire en contact avec les FARC, qui oeuvre pour la libération d'un millier d'otages en Colombie, dont la franco-colombienne Ingrid Bettancourt. Le documentaire est porté par la voix didactique du journaliste Claude Serillon et regorge d'images d'archives ou actuelles, sorte de panorama des points chauds de la planète. Il part d'un cas particulier, la première intervention de Rufin à Sarajevo pour faire libérer la petite Zlata en 1993. La ville est alors assiégée, et l'opinion publique s'émeut particulièrement de la situation d'une fillette. François Léotard, ministre de la Défense, fait des déclarations à la télévision interprétées comme une promesse de la sortir de là. "Diplomates de l'ombre" sera diffusé dans le cadre d'une soirée Thema sur "Grandes causes et petits secrets d'Etat".
Rédaction
25 juillet 2006
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