Le téléfilm "Le doux pays de mon enfance" (90 minutes), réalisé par Jacques Renard pour France 2, diffusé ce soir à 20h50, s'inspire d'un fait divers de la fin des années 1990 et doit beaucoup au jeu de Daniel Russo, subtil et émouvant dans la peau de Roger/Aziz. Le comédien a d'ailleurs reçu un prix pour ce rôle: le Fipa d'or 2006 pour la meilleure interprétation masculine dans une fiction. Jacques Renard, qui a également signé le scénario et les dialogues de son film, a souhaité un héros très cultivé, "plus Français que les Français", afin de poser la question de "l'identité et le problème de l'intégration": "Qui est-on?" et "Qui a-t-on le droit d'être?". Dans le fait divers qui a inspiré Jacques Renard, l'usurpateur n'a pas survécu. Si dans le film Roger/Aziz était aussi mort, "on aurait conclu à la mythomanie", tandis qu'en le sauvant, "on peut aller plus loin et expliquer", a estimé le réalisateur. L'intérêt de ce téléfilm, globalement bien joué et classiquement réalisé, est terni dans sa première partie par sa peinture caricaturale de la famille Joly, qui semble tout droit sortie de la petite ville factice et éternellement gaie du film américain "The Truman Show". Et par l'invraisemblance d'un entretien d'embauche où un jeune beur Bac+5 s'exprime comme un ado de banlieue en virée avec des potes. Jacques Renard a revendiqué le côté "poétique" et "complètement kitsch" de la famille Joly au nom du droit à l'"imaginaire". "Ce qui est important, ce n'est pas de rechercher une vérité sociologique sur les à-côtés" mais "la vérité des personnages", a-t-il expliqué. La deuxième partie, qui souffre également d'invraisemblances, s'achève sur une maladroite réconciliation générale, sauvée par la magie des retrouvailles émouvantes entre le père et sa fille.
Rédaction
29 mai 2006
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