Installé depuis une vingtaine d'années au Maroc, le Français Lionel Rousseau y a lancé un chantier peu commun: il reconstruit un village en terre en respectant l'architecture traditionnelle berbère pour en faire un lieu d'accueil pour handicapés marocains et français. Passionné d'archéologie, un autre Français, Jacky Flaud, aide des Algériens à sauver une partie du centre historique de la ville d'Oran. Fondateur en 1969 du Club Marpen, qui conduit notamment des opérations de réhabilitation, il a inventé un modèle original d'école des métiers du patrimoine, basée à Tusson (Charente). Dans son documentaire "Un patrimoine sans frontières", la journaliste Sabine Quindou, coprésentatrice du magazine scientifique pour la jeunesse "C'est pas sorcier" sur France 3, raconte l'histoire de ces deux passionnés, investis chacun à leur manière dans la réhabilitation du patrimoine d'Afrique du Nord. Originaire de Dijon, Lionel Rousseau a créé il y a trois ans l'Association Bourgogne-Maroc pour rebâtir à l'identique le village berbère en ruines de Zaouit Aguilal, dans le Sud du Maroc, en faisant appel à des ouvriers locaux, tous ex-habitants de cette ancienne halte de caravaniers. Seules modifications concédées lors de ces travaux: les pièces sont agrandies, les ouvertures élargies et les escaliers deviennent des rampes d'accès afin d'accueillir sans difficulté des visiteurs handicapés. Pour financer son projet, Lionel Rousseau bénéficie de l'aide d'un réseau de solidarités en France. Des objets d'artisanat qu'il a rapportés du Maroc sont, par exemple, vendus par des collégiens de Chaumont (Haute-Marne), qui lancent également une collecte de dons. Jacky Flaud s'attache lui à trouver un financement pour une association oranaise engagée dans la restauration d'un ancien hôpital de l'époque coloniale et d'un complexe de bains turcs datant de la période ottomane. L'association souhaite aussi bénéficier du savoir-faire du Club Marpen. "Le patrimoine est un sujet très fédérateur qui donne souvent lieu à des projets liés à la solidarité", a souligné Sabine Quindou, qui a réalisé avec ce film son troisième documentaire. diffusion sur France 3 à 20H55