L'un des deux principaux acteurs du câble français envisage de prendre le contrôle de l'autre. Les groupes Altice et Cinven, conjointement propriétaires d'Ypso (Numéricâble), ont conclu une lettre d'intention avec le groupe américain Liberty Global en vue de la reprise d'UPC France (UPC-Noos). Cette lettre d'intention prévoit que si l'opération se réalisait, elle serait chiffrée à environ 1,25 milliard d'euros en cash, selon un communiqué de Liberty Global. Les deux parties souhaitent régler cette opération "avant la fin juin", a déclaré à l'AFP un porte-parole de UnitedGlobalCom, filiale de Liberty. La finalisation de la transaction restera ensuite soumise à son approbation par les autorités de régulation. La stratégie de Cinven et Altice sera fixée ensuite, si l'opération se réalise, selon une source proche du dossier. Le mot de "fusion" n'a pas du tout été évoqué lors de cette annonce. "Ce n'est pas du tout étonnant que le câble en France finisse avec un seul acteur", estime Philippe Bailly, président de NPA Conseil, interrogé par l'AFP. "C'est un peu la même logique que dans le satellite où les réseaux traditionnels font face à la concurrence des offres +triple play+ (TV, internet et téléphonie, ndlr) des opérateurs télécoms. Ce qui est plus étonnant, c'est que ça se fasse dans ce sens-là". "Ce n'est pas forcément une très bonne nouvelle" pour les bouquets satellite en cours de rapprochement TPS et CanalSat, "parce qu'en termes concurrentiels, ils risquent de subir d'autant plus fortement le fait de ne pas savoir faire du +triple play+", prévoit-il. Les différentes opérations entamées finissent par produire "une vraie simplification des offres et des opérateurs et confirment qu'il y a un vrai impact du lancement des offres ADSL et TNT" (télévision numérique terrestre), indique-t-il. D'un point de vue technique, l'avantage du câble sur le satellite est d'être bi-directionnel, ce qui lui permet de faire de la téléphonie et de l'internet haut débit, et par rapport aux télécoms, le câble bénéficie de sa largeur de bande et de sa grande capacité, souligne M. Bailly. Noos (ex-filiale du groupe Suez) avait été racheté en juillet 2004 par le câblo-opérateur UPC, filiale de Liberty Global. Ces deux câblo-opérateurs avaient fusionné en 2005 pour former UPC France. La cession de cette nouvelle société à Cinven et Altice renforcerait la concentration du câble français. Cinven et Altice détiennent déjà ensemble Ypso, la société qui réunit les anciennes activités câble de France Télécom (ex-France Télécom Câble), de Groupe Canal+ (ex-NC Numéricable) et de TDF. Un plan social avait été annoncé dans ces sociétés en juin 2005, avec 316 emplois supprimés et 213 externalisés. Noos, France Télécom Câble, NC Numéricâble et UPC étaient en 2004 les quatre plus gros câblo-opérateurs français, totalisant 90% du marché, selon des chiffres de l'Association française des opérateurs de réseaux multiservices (AFORM). Au 31 décembre 2005, UPC-Noos totalisait plus de 1,6 million d'abonnés dont près de 1,5 million d'abonnés à la télévision (930.000 en analogique et 564.000 en numérique), 295.000 à l'internet haut débit et 135.000 au téléphone fixe. Son chiffre d'affaires s'élève selon son site internet à "plus de 430 millions d'euros".
Rédaction
24 mars 2006 à 13h00
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