Le journal de 20H de France 2 de jeudi, rediffusé le même jour sur TV5 Monde, a été amputé d'un reportage sur la polémique concernant la publication des caricatures de Mahomet, a indiqué le directeur de l'information de TV5 Monde, Philippe Dessaint. "Le journal de 20H de France 2 est diffusé en France et relayé par TV5, trente minutes après, dans 200 pays (...) Nous nous sommes dits, en accord complet avec la rédaction de France Télévisions, que, compte tenu de ce contexte passionnel, la meilleure solution était de surseoir à la diffusion mondiale (NDRL : de ce reportage)", a expliqué M. Dessaint sur Europe 1. Il a souligné que cette décision était intervenue "la veille du jour de la prière où il pouvait y avoir des réactions passionnelles voire très dangereuses". Dans un communiqué, France 2 a précisé toutefois que l'accord entre les deux directions de l'information consistait, pour la rediffusion sur TV5, à "+flouter+ les caricatures de Mahomet afin de ne pas heurter certaines sensibilités, le journal de 20H étant diffusé dans de nombreux pays musulmans". "Cette opération technique (NDRL : rendre floues les caricatures) n'a pu être réalisée à temps. TV5 a choisi de couper les reportages consacrées à cette affaire", a ajouté la chaîne publique française. Jointe par l'AFP, Arlette Chabot, directrice de l'information de France 2, a indiqué que les trois reportages consacrés jeudi dans le journal du soir de la chaîne à la polémique déclenchée par les caricatures de Mahomet, ont été amputés par TV5. Mme Chabot a précisé que les journaux de 20H de France 2 sont disponibles dans leur intégralité sur le site Internet de la chaîne (www.france2.fr). Dans l'un des reportages non diffusés sur TV5, plusieurs caricatures reproduites sur des magazines et des journaux apparaissaient pendant une à deux secondes à l'écran, a constaté l'AFP. Pour le directeur de l'information de TV5, Philippe Dessaint, "même avec une image atténuée et indirecte, ce reportage était suffisamment fort pour risquer de mettre en danger la vie de certains de nos correspondants ou la vie d'Européens" en voyage. M. Dessaint a dit "assumer cette décision, refusant d'y voir une auto-censure". "Sur TV5, avec 18 journaux par jour, nous avons traité cette affaire en montrant les réactions, mais en étant très attentifs à ce que l'image ne heurte pas, notamment dans les pays où nous sommes, et ne servent pas en quelque sorte de détonateur dans des villes ou des pays qui sont des poudrières", a encore justifié M. Dessaint sur Europe 1.