Le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) Dominique Baudis a jugé "inexacts et injustes" les propos du ministre de l'Education nationale Jack Lang qui avait reproché à l'instance de régulation de l'audiovisuel d'être "aux abonnés absents" sur Loft Story. "Je vais lui répondre dans un courrier en lui disant que c'est à la fois inexact et injuste", a déclaré M. Baudis lors du point de presse mensuel du CSA. S'appuyant sur une étude de la société New on the air (NOTA), il a relevé que "le seul pays où les règles (ndr : du jeu Big Brother, décliné en France sous le nom de Loft Story) ont été modifiées pendant sa diffusion était la France, à la demande du CSA". Ce dernier, a-t-il observé, dispose "de moyens dont il ne dispose pas" dans les autres pays. Interrogé sur les nombreuses autres interpellations dont le CSA a fait l'objet sur Loft Story, dont celle de Catherine Tasca, ministre de la Culture et de la Communication, M. Baudis a répliqué en recourant à la presse. "Beaucoup de journaux ont constaté que les responsables politiques avaient été un peu pris de court", a-t-il relevé. Il a également indiqué qu'il allait rencontrer prochainement les dirigeants de M6 pour "évoquer" les contrats qui lient la société de production de Loft Story, ASP Productions (Endemol) aux candidats. Il leur fera alors part des "éventuelles modifications que pourrait demander le CSA". Des différentes recommandations émises par l'instance sur Loft Story, il ressortira un "corps de doctrine", a-t-il poursuivi. Celui-ci sera intégré dans les conventions, en cours de renégociations, qui lient M6 et TF1 au CSA afin "d'encadrer les débordements auxquels on a pu assister dans d'autres pays ou sur d'autres programmes". M. Baudis entend par ailleurs s'appuyer sur la Plate-forme européenne des autorités de régulation (EPRA), qui réunit le CSA et ses pairs européens, pour demander à Bruxelles d'inscrire cette question de la "télé-réalité" dans la directive Télévision sans frontières. Sans ce garde-fou européen, toutes les dispositions nationales ne seraient qu'un "rempart de papier", a-t-il souligné. Parmi les dernières critiques formulées à l'endroit du CSA, Laure Adler, directrice de France Culture, a déclaré mercredi au Figaro : "j'espère que le CSA aura plus de pouvoir de réglementation à l'avenir et qu'il cessera de ressembler à une équipe de pompiers qui arrive toujours après que le feu est éteint".
Rédaction
23 mai 2001
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