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Rédaction
27 janvier 2006

Le Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny s'est entretenu mercredi à Abidjan avec les responsables de la Radio-Télévision publique ivoirienne (RTI) des moyens de "sécuriser" les locaux de la télévision, ont rapporté jeudi des médias publics. Les principaux responsables de la télévision nationale, dont le président de son conseil d'administration, Maurice Bandaman, ont notamment discuté avec M. Banny de la "sécurisation des locaux de la RTI" à Abidjan et de la diffusion des médias publics sur l'ensemble du territoire national. La semaine dernière, au plus fort des quatre jours des manifestations des partisans du président Laurent Gbagbo contre l'Onu, quelques centaines de "patriotes" avaient envahi et occupé pendant plus de 48 heures les locaux de la télévision, obligeant une partie du personnel, dont ses dirigeants, à quitter les lieux. Avec le soutien de quelques journalistes proches de la mouvance présidentielle, ils avaient réussi à faire diffuser sur les écrans des appels à la mobilisation des "patriotes" pour prendre part aux manifestations. Cette occupation avait été marquée également par l'agression de la ministre ivoirienne déléguée à la Communication, Martine Coffi-Studer, qui accuse un journaliste pro-Gbagbo ayant pris le contrôle de la rédaction de l'avoir frappée. L'incident a suscité une vive polémique dans les médias ivoiriens et la montée au créneau des partisans du régime, qui s'en sont pris violemment à l'équipe dirigeante de la RTI, la "mettant en garde" contre toute sanction à l'égard du journaliste accusé par la ministre. Objet de nombreuses pressions politiques, la RTI avait déjà été occupée par les "patriotes" ivoiriens lors de la crise de novembre 2004, et un proche du chef de l'Etat avait été installé à sa tête. Après le départ des "patriotes" en décembre 2004, la télévision était revenue à une relative neutralité. La normalisation de la RTI était prévue par les accords de paix interivoiriens de Pretoria I et II, signés respectivement en avril et juin 2005, réactivant l'accord de Marcoussis (France), resté inappliqué depuis sa signature en janvier 2003.

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