EADS Space espère enregistrer cette année un bond d'au moins 10% de son chiffre d'affaires annuel, qui a augmenté de 4% en 2005 à 2,7 milliards d'euros, a annoncé vendredi à la presse le PDG de la filiale spatiale du groupe aéronautique et de défense européen EADS, François Auque. "L'année 2005 a été brillante pour EADS Space. Et l'année 2006 s'annonce extrêmement chargée, avec la perspective d'une très forte croissance du chiffre d'affaires, qui devrait être à deux chiffres, et un nouveau saut en matière de profitabilité", a-t-il commenté. EADS Space est "sur la bonne pente pour atteindre son objectif de 6% de marge opérationnelle (EBIT) en 2007", a-t-il souligné. La société était repassée dans le vert en 2004 avec une hausse de 7% de son c.a et un bénéfice opérationnel de 10 millions, contre un déficit de 400 M EUR en 2003. Les résultats financiers 2005 du groupe EADS, intégrant ceux d'EADS Space, seront publiés en mars. Fin décembre, le carnet de commandes d'EADS Space s'élevait à 11 milliards d'euros, soit 4 ans d'activité, a indiqué M. Auque, dont le groupe est présent dans les lanceurs (EADS Space Transportation), les satellites (EADS Astrium) et les services par satellites dans les télécommunications et la navigation. EADS Space mène actuellement plusieurs grands programmes, dont le système européen de navigation par satellite Galileo et les lancements d'Ariane, aux côtés d'Arianespace dont il est actionnaire à 28%. Mais ce sont les services qui constitueront "notre principale activité de croissance", et représenteront "35% de l'EBIT dès 2006", a assuré M. Auque. Au programme cette année, un contrat avec le gouvernement allemand dans le militaire, et d'éventuelles commandes de la France, en collaboration avec Alcatel. M. Auque a par ailleurs salué la récente décision des pays membres de l'Agence spatiale européenne (Esa) de donner la priorité aux lanceurs européens pour leurs satellites, mais a de nouveau déploré la stagnation des budgets consacrés à la branche. "La conférence de Berlin a certes été un succès mais n'a marqué aucune augmentation dans le budget en Europe", a déploré M. Auque, en rappelant que "partout ailleurs dans le monde, les budgets augmentent". Aux Etats-Unis, le budget de la Nasa est de 17 milliards de dollars contre un budget civil européen inférieur à 5 mds EUR, a-t-il souligné. Dans le spatial militaire, le Pentagone jouit d'une enveloppe de 16 à 17 milliards USD, contre moins de 1 md EUR en Europe, selon lui. "Notre enjeu en Europe n'est pas de rattraper les Etats-Unis, mais d'éviter de nous faire dépasser par les acteurs qui sont derrière nous et qui accélèrent", a-t-il souligné, citant la Chine, l'Inde et la Russie. "La Chine est capable d'envoyer des hommes dans l'espace" tandis que "l'Europe est plutôt contre le vol habité, qui coûte cher", a souligné M. Auque, qui y est favorable, "au nom de la découverte". "Les sondes n'ont pas la même dimension psychologique que les vols habités. Christophe Colomb n'était pas une sonde", a-t-il commenté.
Rédaction
21 janvier 2006
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