Valeurs morales, élitisme, laïcité. A l'occasion du 100ème anniversaire de la loi sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, France 2 propose ce soir une fiction sur un lycée d'une "banlieue moyenne" où sont évoqués les cas de conscience auxquels sont quotidiennement confrontés élèves et enseignants. "Nous avons choisi un autre axe de la laïcité. La laïcité ne doit pas seulement représenter la neutralité de l'Etat face à la religion, mais face aussi au politique et à l'économie", explique le producteur Nicolas Traube, qui se demande si "cette neutralité est encore respectée dans l'enceinte de l'école". Proviseur entreprenant, Aymar (Christian Charmetant) obtient, grâce à l'aide d'une banque, le déploiement dans son établissement de huit postes de travail sur ordinateur, qu'il transforme en "master class" de gestion de valeurs boursières. Le problème s'est réellement posé en 2001 dans un lycée de Marseille, explique le scénariste Gilles Gérardin, qui a travaillé sur une idée d'Aurélie Cardin et Didier Daeninckx. L'affaire avait débouché sur l'exclusion d'une enseignante, opposée à la création d'une "master class" sponsorisée. Dans le film de France 2 réalisé par Christophe Barraud, "Sois le meilleur", les huit meilleurs élèves de l'établissement se transforment rapidement en boursiers impitoyables, dont le seul but est de rentabiliser le capital fictif qui leur a été attribué afin de remporter le concours organisé par la banque. Face à eux, il y a les élèves moins doués, qui prennent en grippe les chouchous de la direction, et une enseignante communiste qui dénonce cette conversion forcée au capitalisme pur et dur. "J'ai voulu que ce film ne soit ni noir, ni blanc", souligne Gilles Gérardin, lui-même père de trois enfants à différents stades de l'adolescence. "Les chaînes de service public sont là pour éveiller l'esprit des gens, indique de son côté Nicolas Traube. "A force de dire aux gens qu'il y a des solutions simples à une question posée, on ne résoud pas les problèmes et on les endort". (diffusion sur France 2, le 1er février à 20H55)