Radio
 

Rédaction
23 décembre 2005

Le primat de Pologne, le cardinal Jozef Glemp, a vivement dénoncé l'activité de la station ultra-catholique et nationaliste Radio Maryja qu'il accuse de désintégrer l'Eglise dans ce pays très catholique. "Si Radio Maryja veut rester catholique et transmettre l'enseignement de l'Eglise elle doit servir l'unité (de celle-ci). Cependant, nous constatons qu'elle conduit à sa désintégration", a déclaré Mgr Glemp cité par l'agence catholique KAI. C'est la première fois que le primat de Pologne s'exprime aussi nettement contre cette radio dont l'influence religieuse et politique est considérable. "En perpétuant une dévotion datant d'avant la Seconde guerre mondiale et en faisant une sélection dans l'enseignement moderne de l'Eglise, elle provoque des divisions parmi les fidèles, le clergé et les évêques", a expliqué le primat polonais. Selon lui, il est nécessaire d'engager un débat au sein de l'épiscopat de Pologne pour étudier le phénomène du fondateur et chef de Radio Maryja, le père rédemptoriste Tadeusz Rydzyk. "C'est une personnalité fascinante. Il a à son compte des succès énormes, notamment économiques", a reconnu Mgr Glemp. "D'un point de vue économique, l'épiscopat est très pauvre comparé à eux. Il faut une bonne analyse pour étudier le phénomène du père Rydzyk", a-t-il estimé. Le père Rydzyk reste depuis dix ans aux commandes du réseau Radio Maryja qui émet dans toute la Pologne et revendique trois millions d'auditeurs. Il dirige également une télévision sur le câble Trwam ("Je perdure"), un quotidien national Nasz Dziennik ("Notre quotidien") et une école privée de journalisme à Torun, à 200 km au nord-ouest de Varsovie. Critiquée fréquemment pour des propos jugés ultra-catholiques, nationalistes et même anti-sémites, Radio Maryja prend souvent des positions politiques. Le parti conservateur Droit et Justice (PiS) a largement bénéficié du soutien de cette radio intégriste pour remporter les législatives du 25 septembre et la présidentielle du 23 octobre.

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