France 2
 

Rédaction
2 janvier 2006

Milady, qui tue sans sourciller, occupe un rôle charnière dans "Les trois mousquetaires" d'Alexandre Dumas, mais reste un personnage mystérieux: la réalisatrice Josée Dayan a voulu remplir "les zones d'ombre" de cette femme vénéneuse et cruelle, incarnée par Arielle Dombasle. Ce télé-film s'ouvre sur l'enterrement du vieux mari de Milady de Winter, qu'elle a probablement empoisonné. Milady fait alors face à son beau-frère, Lord de Winter (le Polonais Daniel Olbrychski), qui l'accuse et lui jure de ne pas lui laisser un instant de répit. Une fois veuve (et libre), elle part en France, pour poursuivre une vengeance dont les causes vont peu à peu se révéler. Elle devient espionne à la solde de Richelieu, dérobe à sa demande deux ferrets de diamants confiés par la Reine de France à son amant anglais et se bat contre les Mousquetaires. Sur sa route, elle séduit, manipule et tue. Comme dans le roman, les dernières scènes du film montrent le meurtre de Constance Bonacieux (Julie Depardieu), victime de la haine de Milady, puis l'exécution de l'héroïne maléfique. "Milady, tout le monde la connait, mais il y a des zones d'ombre dans son destin", explique Josée Dayan, qui a tourné ce téléfilm juste avant la série des Rois Maudits. Le passé de Milady (son enfance, sa prime jeunesse) est peu à peu dévoilé, donnant ainsi des clés pour tenter de comprendre la femme qu'elle est devenue et l'origine de sa flétrissure. Arielle Dombasle défend son personnage qui est "à la fois le mal et la plaie. Elle veut retrouver un homme et se venger de tous les autres". L'actrice a en outre apprécié de jouer un personnage féministe avant l'heure, qui fait preuve de traits de caractère à l'époque réservés aux hommes, comme la force et la détermination. Avec un casting parfois déconcertant (Florent Pagny est D'Artagnan, Asia Argento la suivante de Milady et Martin Lamotte, Richelieu), Josée Dayan a souhaité donner un ton moderne et ludique à cette histoire populaire: "Les quatre mousquetaires, ce sont des baroudeurs d'aujourd'hui", souligne-t-elle. Les costumes décalés de Vincent Darré (Ungaro) accentuent le côté rock-and-roll de cette adaptation. Les crinolines de Milady sont en cuir, ses coiffures, extravagantes et les mousquetaires ressemblent presque à des Blousons noirs. Reste que cette Milady peine à fasciner, peut-être d'avoir voulu remplir trop de zones d'ombres... Guillaume Depardieu, qui compose un Athos rongé par son passé, fait cependant naître l'émotion, lors de ses tête-à-tête avec celle qui fut sa femme. Diffusion 2 à 20H50 sur France 2

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