INA
 

Rédaction
19 novembre 2005

Le budget de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) va sensiblement augmenter au cours des prochaines années pour aider cet organisme à accomplir une tâche pharaonique: le transfert sur support numérique de ses archives, qui constituent le plus important fonds audiovisuel du monde. La dotation publique accordée à l'INA augmente de 22,6% sur la période de 2005 à 2009, soit une hausse moyenne de 4,5% par an, selon le Contrat d'objectifs et de moyens (COM) conclu entre l'INA et le gouvernement et présenté vendredi par le ministre de la Culture et de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres. L'INA est ainsi "celle qui voit son budget augmenter le plus parmi les grandes maisons de l'audiovisuel public", a souligné le ministre. Il a insisté sur la nécessité des missions de l'Institut, à une époque "où la mémoire, les racines et l'histoire sont très importantes. Une société sans mémoire est une société qui se perd". Or il y a urgence. Si rien n'est fait, 80% des archives de l'INA --les images et les sons de la télévision et de la radio- sont menacées de disparition d'ici vingt ans. La durée de vie des supports vidéo est estimée à cinq ans et celle des supports film et radio à dix ans, selon l'INA. "Cette mémoire analogique est fragile, mortelle. Elle est en train de mourir", a prévenu Emmanuel Hogg, Pdg de l'INA. L'Institut a donc décidé de transférer sur support numérique, plus robuste et surtout plus pratique, la totalité de son fonds. Ce virage "historique" a été entamé en 1999 mais les finances supplémentaires allouées dans le cadre du COM 2005-2009, dévoilé vendredi, doivent permettre à l'INA de gagner une course contre la montre. Ainsi, le rythme de numérisation va passer de 50.000 heures par an à 70.000 heures. Fin 2009, 52% des archives numériques auront été transférées sur un support numérique. Fin 2015, on atteindra les 100%. Le budget de l'INA était de quelque 103 millions d'euros en 2005. Lors du précédent COM (1999-2004), il n'avait pratiquement pas augmenté. L'Institut emploie 960 salariés. Outre la conservation du patrimoine audiovisuel français, l'INA a également pour objectifs, lors des quatre prochaines années, d'enrichir les fonds d'archives, proposer une offre grand public via internet ou encore créer une école INA de professionnels de l'audiovisuel. En 2006, l'Institut va ouvrir un site internet (ina.fr) destiné au grand public, calqué sur le service inamédi, créé début 2004 et destiné aux professionnels de l'audiovisuel. Ce site grand public proposera environ 15.000 heures d'archives audiovisuelles en libre consultation. Les conditions de cette mise en ligne, notamment tarifaires, ne sont pas encore fixées.

!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.