"Christian Dior, le couturier et son double", de Philippe Lanfranchi, diffusé aujourd'huisur France 5, brosse le portrait intimiste d'un homme qui a régné dix ans sur la couture parisienne et dont la personnalité est moins connue que le nom de la marque qu'il a initiée. Dans ce documentaire de 52 minutes diffusé à 09h20 à l'occasion de la célébration du centenaire de la naissance du couturier, Christian Dior apparaît comme un homme à la simplicité presque désarmante et à la discrétion érigée en règle de vie. Le poids de son éducation, sa mère trop tôt disparue, la faillite de son père, ses débuts comme marchand de tableaux, rien au départ ne le prédestinait à la mode. Il rêvait d'être architecte et a fréquenté avant la guerre les artistes du tout-Paris. En panne d'argent, il commence à dessiner des robes pour Le Figaro puis il entre au service des couturiers Robert Piguet et Lucien Lelong. En 1947, à l'âge de 42 ans, Christian Dior ouvre sa maison de couture. Il révolutionne la mode parisienne dès la première collection avec sa fameuse robe corolle baptisée New Look par les Américains. Et pourtant, Dior a été inspiré en général par le 18e siècle, 1900 et la garde-robe de sa mère. Suivront dix ans de triomphe. Le couturier meurt prématurément à 52 ans, alors qu'il était parti faire une cure en Italie. Le documentaire faire revivre Christian Dior qui s'exprime à la première personne par la voix de Jacques Gamblin tandis que Fanny Ardant se fait l'interprète d'une de ses proches collaboratrices. Images à l'appui, il parle de sa vie "qui n'a pas été calme", de sa détermination "de ne jamais vouloir travailler dans un bureau", de ses amitiés (quand il a été au fond du gouffre entre ruine et tuberculose, ses amis se sont cotisés pour lui payer des cures). Lorsque la mode s'impose, il tourne le dos aux mondanités : "Il n'est pas de réussite sans tapage et le tapage m'importune", dit celui qui a préféré s'offrir avec l'argent des premières collections "une vraie maison rurale" plutôt qu'un "château ou une résidence secondaire pour Parisien en week-end". Sa passion pour l'architecture, il l'exprimera dans la construction de ses robes qu'il appelait des "architectures éphémères destinées à embellir le corps de la femme". La démonstration est apportée par Fabienne Falluel, conservatrice au musée Galliera à Paris, qui effeuille dans le film l'une de ses robes du soir signées Dior, conservées précieusement à plat dans un tiroir fermé. D'autres témoignages ponctuent les nombreuses images d'archives qui retracent la vie de cet esthète, dont ceux de deux anciens collaborateurs devenus couturiers, Pierre Cardin et Jean-Louis Scherrer, de John Galliano, l'actuel directeur artistique de la maison, ou encore de Jean-Luc Dufresne, conservateur du musée Christian Dior à Granville (Manche).
Rédaction
18 septembre 2005
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