Segamore Stevenin sera "Bel ami" dans l'adaptation du roman de Guy de Maupassant, signée par Philippe Triboit et qui sera diffusé ce soir sur France 2. Sagamore Stevenin possède la séduction et la prestance nécessaires pour rendre plausible l'ascension fulgurante de ce petit provincial opportuniste qui se retrouve sans le sou mais dévoré d'ambition dans le Paris du XIXe siècle, admirablement reconstitué. Son personnage, Georges Duroy, envieux, égoïste et calculateur, n'a rien pour inspirer la sympathie. Après sa première conquête, Rachel (Caroline Baehr), une fille de joie qui, comme lui, "marchande sa belle gueule", il ne songe qu'à s'enrichir aux dépens de la bonne société qu'il côtoie grâce à son métier de journaliste et aux femmes qu'il séduit. Amoureux de Clotilde de Marelle (Claire Borotra) qui ne voudra jamais divorcer et perdre sa position sociale pour lui, il se venge en utilisant Virginie Walter (Caroline Silhol), fille de banquier et épouse du patron de La vie française, qui l'emploie. Madeleine Forestier (Florence Pernel), "la plus fine plume de Paris", l'a formé, soutenu, épaulé. Il l'épousera après le décès de son mari et l'utilisera elle aussi. "Depuis que je mens, tout me réussit, parce que je le fais avec sincérité", confie-t-il à sa maîtresse Clotilde. Ce fils de paysans a des moments de vérité dans l'imposture et va jusqu'à présenter Clotilde à ses parents. Le personnage de Bardin (Jean-Pierre Malo), voyou qu'il visite en prison et qui hait les bourgeois, lui sert de confident, de maître en désillusions. Sagamore Stevenin a été "fasciné par la modernité de Bel-Ami": comment imaginer que ce roman n'ait pas été écrit aujourd'hui, dans un monde où les imposteurs foisonnent. Nos sociétés sont dominées par des usurpateurs et je trouve cette situation angoissante". La réalisation extrêmement soignée et l'interprétation sans faute note concourent au succès de cette adaptation fidèle à la noirceur de Maupassant.
Rédaction
12 septembre 2005
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